Le chat botté: l’émancipation jusqu’au bout des griffes

chat botté

En temps normal, je commence l’article sur un résumé du conte, résumé sur lequel j’ai tendance à un peu m’étaler car la version qui nous intéresse n’est en général pas celle tout droit sortie des studios de Mickey Mouse et de son crew. Mais que cela soit la version italienne de Giovanni Francesco Straparola ou celle de notre poto français Perrault, le Chat botté (aussi connu sous le nom du Maître chat) est un récit qui semble avoir été peu réécrit (oui Dreamworks a mis la main dessus, mais passons) et de ce fait tout les speech se ressemblent.

On nous y parle d’un sans-le-sous qui hérite du chat de son père tandis que ses frères bénéficient d’une part de l’héritage de prime abord plus appréciable. Le dit chat se révélera pourtant être un sacré filou et, équipé des ses célèbres bottes, usera des ruses les plus tordues pour permettre à son maître d’effectuer un impressionnant crescendo au sein de l’échelle sociale sous les traits du Marquis de Carabas.

Et je préfère mettre les points sur les i maintenant, tout de suite, dans la seconde même : le Chat botté est mon personnage de conte de fée préféré.

Ce chat est à l’origine d’un véritable débat au sein de la communauté littéraire :certains le percevant comme une allégorie de la tricherie et d’autres comme un éloge de la malice.En effet, la moralité du conte fait polémique car le Chat semble être l’incarnation même de « la fin justifie les moyens ». Il ment, manipule, abuse, falsifie, émet des menaces de mort envers des paysans afin que ceux ci prétendent que leur maître est le Marquis de Carabas, et met un terme à la vie d’un ogre dénué de sentiments belliqueux afin de… s’emparer de son château (les habitués du conte reconnaîtront dans mon illustration une réécriture de la dite scène). Hm, quel vile Chacripan. Et certes le félin ne triche que pour servir son maître, mais doit on y voir de la dévotion ou plutôt de l’intérêt? Le Chat savait que la réussite de son maître mènerait à la sienne, ce qui se réalise d’ailleurs à la fin du conte puisque les dernières phrases mentionnent que « Le chat devint grand seigneur, et ne courut plus après les souris que pour se divertir » . Pas besoin d’un Bac +5 en lettres modernes pour en arriver à la conclusion que le chat a manipulé son maître afin d’être à l’abri du besoin.

… On est bien loin du Chat Potté tout meugnon hein ?

Personnellement, le personnage du Chat me plaît beaucoup de par son côté roublard et ambitieux. Et si ce personnage peut-être perçu comme immoral, il symbolise un fait déjà d’actualité à l’époque et qui perdure de nos jours (et demeurera sûrement intemporel) : pour atteindre les étoiles sans trop de délais d’attente, il faut se salir les mains.

Tout ce que je viens de vous dire est rien de bien nouveau, il s’agit du principal sujet qui est abordé dès que l’on suppute des théories à propos du conte, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse. Je pense que vous vous doutez de quoi on va parler ? Alors soyons honnête, et oublions tout ce que Dreamworks nous a montré dans Shrek… vous êtes vous déjà demandé si le chat… n’étais pas une chatte ?

(au passage que ceux qui ont rigolé pour le mot « chatte » aillent au coin, presto)

Gustave Chat
Aaaaah je vous aime tellement Mr Gustave Doré!

Ne nous mentons pas, dans les œuvres de fiction lorsque le sexe d’une créature n’est pas mentionné, nous attribuons le genre masculin à la dite créature d’office. Ainsi dans Peau d’Âne personne ne s’est imaginé qu’il pouvait s’agir d’une peau d’ânesse, personne ne s’est jamais dit que le Loup du petit Chaperon rouge pouvait être une louve et… j’vous laisse appliquer cette idée avec diverses des fables de ce très cher la Fontaine !

Continuons sur notre lancée, imaginez tout ces animaux au sexe non mentionné devenant féminin et OSEZ me dire que la perception globale du récit s’en trouverait inchangée. Et si vous en venez à croire que les choses seraient restées telle quelle si notre félin botté avait été pourvu d’organes féminins eh bien… vous êtes sacrément naïfs.

L’homme manipulateur est vu comme un rusé alors que la femme est vu comme une profiteuse ; l’homme qui médit sur ses concurrents sera vu comme un tchatcheur habile et la femme comme une langue de vipère ; et je pourrais vous citer ainsi des exemples en long, en large, en travers, du Nord-Ouest au Sud-Est et vice-versa. Entre nous, ça ne m’aurait pas posé de problème de me faire ce constat en prenant en compte le contexte social dans lequel s’est fait l’écriture des contes et la position occupée par la femme à l’époque, le hic c’est qu’il s’agit d’une problématique encore omniprésente de nos jours. En effet, nous sommes en 2016 lors de la sortie du dernier Star Wars, très peu de jouet représentaient la nouvelle figure principale qu’est Rey car les studios Disney se sont imaginés que les petits garçons ne voudraient pas s’amuser avec un produit dérivé portant un visage féminin.

On en arrive au triste constat de se rendre compte qu’il devient difficile de créer une histoire vécue par une fille… juste parce que l’on a envie que ce soit une fille. Je me suis dis que le sujet de cet article pouvait finalement tomber à pic avec ma situation actuelle puisque je travaille sur Never Surrender, mon projet de manga dont le protagoniste est une fille. Et parfois je me sens obligée de m’interroger « Est-ce que ça changerait les choses si c’était un personnage masculin ? Ne serait-ce pas même plus simple ? ». Ecrire un personnage féminin est un exercice délicat, les gens voient facilement en leur crise de colère de l’hystérie, la catégorise de chouineuse inutile au premier instant de faiblesse, et de Marie-couche-toi-là si elle a plus de 2 petits copains au cour de la fiction (je ne déconne pas, une de mes amies à arrêter de regarder Buffy contre les vampires car elle trouvait que l’héroïne avait trop d’amourettes… faut pas qu’elle regarde Desperate Housewives hein…). Pour avoir l’habitude te traiter de personnage féminin, je me dit que l’on devrait tout simplement pouvoir créer un personnage féminin, sans en arriver à devoir se dire « J’arriverais à la rendre plus attachante/intéressante/impressionnante si j’en faisais tout simplement un homme ». Nous sommes avec une époque riche en terme de personnage de fiction féminin important, continuons à en apporter sans avoir peur des mauvaises interprétations qui pourraient en être faites.

Pour en revenir à l’illustration, le Chat botté était une création à part dans la série des contes de fée. En général je prenais le conte tel quel et donnait une position de force à un personnage déjà existant (Cendrillon, Blanche-Neige etc…) je me demandais juste ce qui se passerait si je donnais un genre féminin à un personnage dont le sexe n’était jamais mentionné. Et ma lucidité m’amène à me dire que si Perrault avait présenté son personnage sous des traits féminins, les littéraires d’aujourd’hui n’auraient pas à débattre si oui ou non les actions du Chat sont glorifiés.

Ah et, je dois vous avouer que j’avais très envie de dessiner une neko avec un air latino.

(et le premier qui chantonne du Lorie il va rejoindre les autres au coin)

Chat botté article

Peau d’Âne: un bon petit conte des familles!

Peau d'âne.jpgblog

Quand on est comme moi et qu’on a pour mauvaise habitude de s’éparpiller dans ses activités, il n’est pas rare que de finir une chose qu’on avait pourtant commencée il y a de cela au grand minimum une dizaine de mois…
C’est avec cet état d’esprit que j’écris ce nouvel article que j’ai au final bien fait d’oubl… euh de garder bien au chaud car je le trouve très d’actualité.
Eh oui mes amis car ce soir c’est la veille de Noël ! Ah la bouffe à tire-larigot, les sapins scintillant de mille feux, les cadeaux par milliers, la famille rassemblée… quoi de mieux que cette période si chaleureuse pour vous conter une histoire parlant d’inceste !
Eh non il ne s’agit pas du mot « insecte » mal orthographié (déjà le rapport entre Noël et les insectes je vous le demande) on va bel et bien parler de sordides affaires de famille. Sans plus tarder parlons du conte Peau d’Âne !

C’est donc parti pour le résumé de la version de Charles Perrault !
Là ça va être le passage un peu chiant donc si vous connaissez déjà l’histoire, vous feriez mieux de passer presto à la suite !

Suite au décès de sa femme, le roi du royaume où se déroule notre intrigue est résolu à épouser sa fille, seule demoiselle qui à ses yeux puisse posséder une beauté égalant celle de la défunte. Etrangement la jeune fille n’est pas des masses emballée par la nouvelle et va demander de l’aide à sa marraine la bonne fée. Cette dernière utilise toute sa puissance magique pour… conseiller à sa pupille de sollicité au roi en guise de dot des présents absolument impossibles à obtenir. Ainsi seront demandés une robe de la couleur du ciel, puis une de la couleur de la Lune, et enfin une dernière aussi flamboyante que le soleil lui même. Les trois vêtements seront présentés au grand dam de la triste fiancée. La fée (qui ne semble toujours pas se rappeler qu’elle possède des pouvoirs magiques) enverra donc sa filleule demander à son père et futur époux de lui offrir en dernier présent la peau de l’âne qui fait la fortune du royaume (pour la faire courte : il expulse de l’or par le trou… du cul. Voilà voilà… j’ose même pas imaginer si dans Game of Thrones une maison avait eu pour emblème l’âne chieur d’or.). Toujours amoureux, le roi fait abattre la bête et offre la dépouille à sa fille. La fée se rend compte qu’au final la situation lui échappe quelque peu et utilise ENFIN ses pouvoirs magiques pour… permettre à la princesse de fuir le royaume tout en emportant avec elle les trois robes (conservées dans un coffre magique qui pourrait rappeler celui de Discworld) et tout en étant affublée de la dépouille de la pauvre bête.

Mouais… on t’a pas présenté la plus fine des fées à ton baptême ma pauvre petite.

La suite c’est un peu Cendrillon version port de la fourrure obligatoire. Elle vit comme servante au sein d’un autre royaume dans la saleté et la cendre, supportant sans rechigner les blagounettes de ses collègues de galère qui ne trouve pas la dépouille d’âne à la pointe de la mode. Alors pour se rappeler qui elle est (c’est à dire une princesse dont la beauté à rendu flagada le paternel) chaque nuit elle se pare d’une de ses robes, un plaisir de courte durée puisqu’elle retourne dans la crasse dés l’aube. Tu parles d’un effet placebo. Vint un jour où le prince (ah ben oui, y’a une princesse faut un prince, CQFD) du royaume assista par accident à l’un des défilés de mode nocturne de la belle et tomba sous son charme. Le lendemain, il découvrit le vrai visage de sa belle. Y reconnaissant sous la peau de bête sa potentielle chère et tendre, il demanda à ce que cette servante lui fasse… un gâteau (la base pour pécho). La princesse déchue, une fois seule dans sa chambre, s’habillera de l’une de ses toilettes de princesse et se mit à la confection du gâteau (car évidemment quand on fait une activité aussi salissante que la cuisine, les tenues haute couture sont de très bon aloi). Cependant elle fit, par le plus grand des hasards, tomber dans la pâte l’un de ses anneaux et continua sa préparation sans y prêter attention.

Quant à la suite… Le prince trouve l’anneau, déclare qu’il n’épousera que la donzelle pouvant l’enfiler, toutes les filles à marier du Royaume essayent mais seule Peau d’Âne pourra l’enfiler, ils se marièrent, le père de Peau d’Âne lui même invité aux noces se répand en excuses, excuses acceptées, tout le monde est content, fin.

Bon, pour l’analyse je ne vais pas trop m’étendre car je vais parler de sujet que j’ai déjà pas mal abordés dans l’article sur Cendrillon. Une fois de plus nous avons une héroïne passive qui ne prend aucune décision par elle même (toutes ses prises de risque sont dictées par sa marraine et ses INCROYABLES capacités magiques) et subit tout ce qui lui tombe dessus sans chercher à influer sur sa propre destinée. On a également la même idée de la protagoniste qui se voit sortie de ses ennuies grâce à son dressing haut de gamme, un peu à l’instar de Cendrillon avec les tenues qu’elle porte au bal du prince.

Je trouve que dans Peau d’Âne ce côté « je laisse le monde entier me prendre pour ses chiottes publiques mais c’pas grave j’suis trop cruche pour tenter de m’en sortir par moi même » (on devrait appeler ça « le Syndrome Princesse Sarah ») est encore plus prononcé que dans Cendrillon. Dans ce dernier, la déchéance de Cendrillon fait partie de son background et nous n’en sommes pas directement témoin ce qui minimise l’impact. Pour Peau d’Âne en revanche, deux gravures de Gustave Doré ont même immortalisé la dégringolade sociale de la donzelle, l’une représentant la fuite de la princesse du château de son père, et l’autre la montrant s’en allant dans la nuit avec sa Peau d’Âne et son coffre magique.
Ayant eu l’occasion d’étudier ces fameuses gravures lors de mes cours de littérature au lycée, l’une d’entre elle, celle de la fuite du château, m’a paru particulièrement de circonstance pour traiter le sujet de Peau d’Âne en dessin. Offrant au spectateur une ambiance sombre et des plus hostiles, la gravure présente l’environnement dans lequel la princesse a grandit comme étant devenu une potentielle menace, comme si le désir de son père était omniprésent autour d’elle.

Peau d'âne gravure GD

Non mais regardez moi ça… le ciel, le château… même la plante semble vouloir lui faire des choses pas très claires à la pauvre donzelle. Quoi vous ne me croyez pas ? Non mais regardez mieux.

Peau d'âne gravure GD modifié

Ben voilà, qu’est-ce que j’vous disais (désolée M. Doré… c’est la deuxième fois que je vous fais le coup l’air de rien…).

On m’a demandé pourquoi je n’avais pas mis sur papier l’inceste du père de manière plus claire dans mon illustration, mais il faut savoir que Gustave Doré n’a à aucun moment directement représenté le roi s’approchant de sa fille la bave aux lèvres et a montré plus de subtilité dans le traitement de ce tabou et ça fonctionne extrêmement bien. De plus comme vu avez pu le voir, Peau d’Âne est par rapport aux autres contes que j’ai illustré un récit assez complexe et je savais que je n’allais pouvoir traiter qu’une scène pour représenter l’ensemble du récit… et la scène de la fuite dans l’escalier me semblait aller de soit !

Vous devez commencer à me connaître et vous savez que j’aime bien prendre les choses à revers. Je l’ai fait avec Le petit chaperon rouge, Blanche-Neige et Cendrillon… et je n’ai pas manqué à mes habitudes avec la demoiselle à la peau de bête !
J’ai donc totalement inversé le message et la composition de la gravure. Peau d’âne n’y dévale plus les escaliers afin de fuir mais grimpe les marches. Elle n’est pas effrayée mais déterminée. Les plantes (ah les vilaines) qui voulaient s’en prendre à elles ont été tranchées et surtout… ni souillon ni princesse ne se trouve dévoilée sous la Peau d’Âne. TU VOIS LA BONNE FEE ? TU VOIS ?! C’est ça qu’il fallait faire ! Lui apprendre à affronter la vie façon Mulan, pas à marchander sa virginité ! Alors maintenant donne à ta pupille une tenue vraiment utile à mettre dans son coffre à la Discworld afin qu’elle puisse RÉGLER SES COMPTES AVEC SON PATERNEL ! TU AS DES P*TAINS DE POUVOIR MAGIQUE TU POUVAIS PAS LES UTILISER POUR AU MOINS LUI FORGER UNE CULOTTE AVEC UN CADENAS MAGIQUE ?! Et t’es une fée non ? T’aurais pas eu une copine nymphe à présenter au roi tellement bonne qu’il en aurait aussitôt oublié sa fille ? Non ? C’EST TELLEMENT MIEUX DE DEMANDER À FAIRE BUTER UN ÂNE QUI N’A RIEN DEMANDÉ.

Fée en papier mâché.

Bon… j’avoue que si on fait un gros raccourci, remplacer « Fuis pour sauver tes fesses » par « Quand t’es pas d’accord avec quelque chose, règle le à coup d’épée, en plus c’est fun, ça fait SPLORTCH » c’est pas forcément ludique. Mais ne vaut-il pas mieux se relever les manches pour tenter de garder indemne sa dignité plutôt que de partir se rouler dans la boue en attendant que les choses s’arrangent d’elle même ? Sujet à débattre.

D’ailleurs avec du recul c’est marrant mais… un personnage qui est dévoré par son passé, qui agit la nuit, qui a vu sa famille déchirée et qui possède un costume d’animal… ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?

Peau d'âne

Blague à part, j’espère que ce petit conte façon coin du feu la veille de Noël vous aura bien plu, et je vous souhaite à tous une très bonne indigest… euh de très bonnes fêtes de fin d’année ! On se retrouve dans deux jours pour un article qui sera vous le verrez, plutôt à part !

Sally de L’étrange Noël de Mr Jack: Poupée rapiécée, poupée déterminée

Sally final

Il était pour moi tout simplement IMPENSABLE que je tienne un blog sans mentionner ne serait ce qu’une seule fois ce long métrage d’animation. Et pensez bien que la phrase précédente sous entend très clairement que ce n’est sûrement pas la dernière fois que vous aurez l’occasion de lire sur le sujet avec moi.

L’étrange Noël de Mr Jack (The Nightmare before Christmas dans la version originale…. et nom de Dieu ce titre pète la classe y’a pas à dire) est un long métrage d’animation en stop motion de la licence Disney. Il a été réalisé par Henry Selick (connu pour être également le papa de James et la pêche géante ou encore de Coraline. Coraline qui par ailleurs est un film qui mériterait également un article tellement je le trouve excellent) et scénarisé et designé par Tim Burton (veuillez insérer ici le pire cri de fangirl qui vous puissiez imaginer et multipliez le par 10). Burton est principalement connu pour les longs métrages d’animation Les noces funèbres et Frankenweenie, mais également pour sa carrière de cinéaste avec Edward aux mains d’argent (on en reparlera), Sleepy Hollow, Charlie et la chocolaterie, Sweeney Todd ou encore Alice au pays des merveilles (oui je n’ai pas cité Dark Shadows… je suis loin de détester ce film, mais c’est limite avec honte que je le reconnais comme étant un Burton. Ne me jugez pas. On fait tous des erreurs ok ?), c’est également un artiste touche à tout, peintre, poète… bref, je vous parlerais davantage de cet homme dans d’autres articles sur le sujet.

Pour la petite histoire, le récit de Jack et de ses comparses de la ville d’Halloween est née de l’imagination de Burton alors que celui-ci travaillait encore pour les studios Disney. Le roi des citrouilles aux allures d’épouvantail n’était alors que le héros d’un poème couché sur un coin de papier. Disney découvrit les griffonneries de son employé (ce mot n’existe pas, je sais) et finance le projet. Burton étant très occupé par le tournage du très attendu Batman le défi, il ne peut assurer la réalisation du nouveau bébé et en confie la charge à Henri Selick (quand on sait que c’est par obligation professionnelle que Burton a dû abandonner la réalisation de L’étrange Noël, c’est un peu épuisant de voir gueuler au scandale par rapport à légitimité de la paternité de Burton pour son premier long métrage d’animation. Il partage tout simplement cette légitimité avec Selick qui a fait un travail extraordinaire).

Pour ceux qui ne connaissent pas le pitch… je vous somme d’aller le voir le film, immédiatement, tout de suite, pronto.
Et si vous avez la flemme (déjà sachez que c’est criminel) voici un bref résumé :
Jack Skellington l’épouvantail squelettique répand sur son passage frisson et lamentation, confirmant sa position de coqueluche de la ville d’Halloween depuis des temps immémoriaux. Lassé de ce succès redondant, Jack quitte la ville et découvre la bourgade Christmas Town. Epoustouflé par l’aspect festif et chaleureux de l’endroit, Jack décide de faire découvrir le concept de Noël aux autres habitants de la ville d’Halloween. L’intérêt de Jack pour Noël tournera à la fascination, puis à l’obsession, le poussant à vouloir lui même organiser la fête du 25 décembre cette année (en même temps faut le comprendre, il a rien à faire jusqu’au prochain 31 octobre…). Cependant, l’idée que se fait un Roi d’Halloween de la fête de Noël est à des années lumières de la réalité, et Jack découvrira à ses dépends que n’est pas Père Noël qui le veut.

Pour cet article, je ferais l’impasse sur le personnage de Jack Skellington, malgré toute l’affection que j’ai pour ce dernier. Il est maintenant temps de mentionner l’un des personnages féminins que je préfère toutes fictions confondues. Je vais donc parler de l’un des meilleurs personnages que Tim Burton n’ai jamais créé à mes yeux : Sally.

Sally est physiquement parlant une sorte de mélange entre la poupée Chucky, le monstre de Frankenstein et Willow dans Buffy contre les vampires. Création du Dr Finkelstein, le scientifique fou de la ville d’Halloween, Sally souhaite jouir d’indépendance et de liberté mais son maître ne tolère pas ses écarts, préférant la voir rester une sage et docile poupée de chiffon.

Sally se révèle vite être profondément amoureuse de Jack Skellington. Sûr de lui, charismatique, doué d’un sacré bagou et toujours prêt à prendre son destin entre ses mains squelettiques, il est à l’inverse de Sally. En effet cette dernière est discrète, s’exprime en général à voix basse, se déplace avec une démarche incertaine et est condamné à laisser son créateur prendre des décisions pour elle.
Cependant, malgré une fascination évidente, Sally ne semble à aucun moment être abrutie par une prise de partie façon fangirl de l’extrême (contrairement aux vampires qui agissent en groupies avec le Roi des citrouilles au début du film). Se contentant de l’admirer de loin, elle soutient son aimé avec une dévotion sans faille (comme dans la scène où elle s’échappe de sa chambre pour envoyer des vivres à Jack alors que celui ci se laisse aller tellement ses expériences sur Noël sont prenantes).
Mais loin de la perte de pragmatisme qui accompagne en général les sentiments amoureux, Sally est la seule à comprendre que les ambitions de Jack sont néfastes pour lui et tentera de lui faire entendre raison. La poupée rousse prend ainsi le risque de décevoir l’être aimé, agissant dans son dos lorsqu’elle comprend qu’il est impossible de faire entendre raison à Jack (comme en tentant de saboter le départ en traineau).

La superbe chanson qu’est la Complainte de Sally (bon dieu que j’aime ce passage) est très révélatrice sur ce sujet : la poupée de chiffon n’est pas amoureuse de la prestance de Jack, de sa capacité à effrayer les âmes les plus hardies ou de tout autre critère étant à l’origine du titre de Roi des citrouilles de Jack. Elle aime ce dernier pour ce qu’il est et accepte avec humilité de n’être qu’un visage parmi tant d’autre dans la foule de ses admirateurs, acceptant d’être condamnée à un amour à sens unique jusqu’à la fin de son existence.
On peut ainsi percevoir Sally comme une sorte d’allégorie de la raison de Jack. Il ne l’écoute plus une fois son obsession pour Noël bien installé dans son crâne et ne lui accordera sa totale confiance qu’après avoir compris l’ampleur de ses erreurs. C’est alors revenue à la lucidité en effet qu’il apercevra Sally comme il ne l’avait jamais vu jusqu’alors. En effet, il offre à Sally la récompense à sa loyauté, son courage, sa sincérité, son humilité, sa lucidité et sa dévotion : l’amour que Sally espérait selon elle en vain.

Afin de faire honneur à ce personnage fascinant et complexe ainsi qu’à l’univers de Burton qui a su me séduire depuis 15 ans, j’ai voulu tenter un style de dessin se rapprochant de celui du cinéaste sans pour autant faire des infidélités à ma patte. J’ai ainsi opté pour un dessin en 3 plans, chacun étant plus ou moins détaillé selon sa profondeur. Au premier plan on retrouve une Sally avec la chevelure au vent comme dans la chanson d’ouverture du film (je ne vous raconte même pas combien de temps ça m’a pris pour encrer ses cheveux…), le chat présent dans La complainte de Sally ainsi que quelques chardons (le chardon étant la plante qui semble représenter Sally tout au long du film). Au second nous avons le cimetière ainsi que la racine en spirale sur laquelle Jack et Sally se promettent un amour éternel pour rappeler la récompense finale de Sally. En enfin au dernier plan nous retrouvons tout en plat de noir les silhouettes typiques des bâtisses de la ville d’Halloween pour donner une impression de profondeur au dessin. Je voulais une illustration représentant la pureté des sentiments de Sally tout en restant fidèle à l’atmosphère que Burton a su influer à ce film.

C’était la première fois que je prenais mon courage en main pour saisir mes crayons et mes plumes afin de tenter de faire honneur à Tim Burton. Il est en terme de source d’inspiration une présence très importante parmi mes diverses influences, et je pense que si Mr Burton n’avait pas existé, je n’aurais jamais dessiné comme je le fais actuellement. Vous auriez eu des bonhommes correctement proportionnés plutôt que les grandes perches filiformes que j’vous propose… à vous de juger si ça aurait été mieux ou non !

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En parlant de Burton, je m’apprête à connaître un Nirvana sans nom samedi prochain. Danny Elfman, je vous aime.

Cendrillon: L’enfer de la mode

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Ayant pris pas mal de distance avec le blog au cours des derniers mois, je n’ai jamais achevé la série d’article qui devait accompagner le quintuor d’illustration que j’avais réalisé sur le sujet des contes de fée (et tout particulièrement de la figure féminine dans ces derniers). Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, c’est donc bien après vous avoir présenté Le petit chaperon rouge et Blanche-Neige que je rédige le troisième article sur le sujet. Alors mettez votre plus belle paire de chaussure en l’honneur du conte qui a su prouver au fil de siècle qu’une paire de pompe de qualité peut embellir votre avenir, je parle bien sûr de Cendrillon !

Cendrillon est un conte dont il serait très difficile de situer une date de sortie précise, ce dernier semblant déjà avoir été présent sous d’autre forme dés l’Antiquité Grecque. Cependant nous ne sommes pas là pour rechercher les origines de celle qui deviendra plus tard une princesse Disney, contentons nous alors de nous référer aux variantes les plus connues. Et c’est une fois de plus ces sacripants de Perrault et de Grimm qui ont rédigés les versions qui ont le plus fait parler. Je vous dispenserai de vous exposer la version de Charles Perrault, un simple visionnage de l’adaptation de Walt Disney suffira à vous en faire une idée (on doit d’ailleurs à Perrault la très célèbre scène de la perte de la pantoufle de verre ainsi que la citrouille devenue carrosse). C’est pour cette raison que je vais, avec un enthousiaste pas dissimulé du tout, vous parler de ma version préférée : celle des frères Grimm.

Cendrillon (Aschenputtel dans la version d’origine) est donc une jeune fille de bonne famille qui se voit déchue de son rang lors du décès de sa mère, et pour cause : la nouvelle femme de son père ainsi que ses deux filles lui rendent la vie impossible. Réduite à l’état de souillon, elle profite des quelques accalmies qui lui sont accordées pour se rendre sur la tombe de sa mère. Auprès de celle ci se trouve un noisetier magique où viennent régulièrement se percher des oiseaux qui deviennent alors ses seuls amis (#Tristesse).
Vint le jour où toutes les jeunes filles du royaume furent conviées par la famille royale à un bal qui s’annonçait d’être somptueux. Lorsque la jeune Cendrillon demande l’autorisation d’accompagner ses demi soeurs, sa marâtre répand sur le sol un plat de lentille et un plat de cendre. La jeune servante ne pouvait se joindre à la fête que si elle parvenait à ramener chaque grain dans son récipient d’origine. Les oiseaux vinrent au secours de la jeune fille, séparèrent lentille et cendre dans le temps impartis et firent même parvenir robe et chaussures brodées (pas de pantoufle de verre, eh non) à Cendrillon afin qu’elle soit présentable pour la soirée.
Au bal, le prince rencontre la belle et… Ô surprise, c’est le coup de foudre. Mais Cendrillon se sent fort prise au dépourvue lorsqu’en fin de soirée, son cher et tendre insiste pour la raccompagner chez elle afin de rencontrer la famille de sa dulcinée. Elle lui fausse donc compagnie… mais remet le couvert le soir suivant, ainsi que celui d’après. Au bout d’un moment, le prince en a un peu marre de finir la soirée en tête à tête avec lui même et fait enduire de poix l’escalier royal (retenir sa belle de force… c’est tellement romantique). Cendrillon est prise au piège, mais persiste dans sa fuite et laisse derrière elle sa pantoufle d’or (en deux jours déjà les chaussures brodées n’étaient plus dans l’air du temps… ).
La suite vous sera assez familière, le prince déclare qu’il épousera la jeune fille à qui appartient la pantoufle, et toutes les demoiselles du royaume l’essayent. Les sœurs de Cendrillon vont jusqu’à se couper les orteils pour l’une et le talon pour l’autre (« Quand tu seras reine tu n’auras pas besoin d’aller à pied » que disait la marâtre… trop de punchline en vous madame !) afin que leur pied entre dans la précieuse chaussure, mais les oiseaux de Cendrillon vendent la mèche et personne ne croit en l’imposture. Cendrillon essaye la pantoufle à son tour, elle lui va à merveille, elle est heureuse, le prince l’épouse, il est heureux et les sœurs de Cendrillon se font crever les yeux par les oiseaux en guise de punition et ne sont pas heureuses… les oiseaux le sont sûrement eux en revanche.

Voilà, je m’excuse d’avoir pris autant de ligne pour vous résumer l’affaire mais… j’adore vraiment la version de Cendrillon des frères Grimm et j’avais vraiment envie de m’y attarder ! Franchement, le rôle occupé par les oiseaux est génial. Quand on découvre la version Grimm après celle de Disney, on passe quand même des pioupious tout choupinous qui aident les souris dans la créations de la robe de bal de Cendrillon, à des psychopathes plumés qui te feraient pâlir de jalousie les oiseaux d’Alfred Hitchcock !

Quand tu passes de Disney à Grimm...
Quand tu passes de Disney à Grimm…

Je me suis attardée sur le conte même, maintenant je vais parler de l’illustration. Le fait de travailler sur la place de la femme dans les contes de fée m’avait laisser entendre qu’à un moment ou un autre, j’allais devoir aborder le thème de Cendrillon. A l’instar de Peau d’âne (qui aura également un article) Cendrillon subit les atrocités et attend l’aide qui lui permettra d’atteindre ce qu’elle estime comme étant sa terre promise : un mariage sécurisant. Ce schéma a même fait naître en psychologie le terme de « Complexe de Cendrillon », la peur de devenir indépendante auprès d’un quidam, en général le petit ami/concubin/mari. Et il faut bien admettre que oui… à part appeler perpétuellement ses petits copains à plume dés que les choses ne vont pas, ben Cendrillon n’avance que grâce aux agissements des autres ; et cela même dans le film Trois noisettes pour Cendrillon (un film tchécoslovaque) où même si Cendrillon est un garçon manqué qui a du répondant, c’est le noisetier qui fait tout le boulot (noisetier, bouleau, arbre, tout ça… ok je me tais).
C’est donc une Cendrillon sans marraine la bonne fée, ni citrouille magique, ni souris couturières et ni noisetiers magiques que j’ai voulu représenter. Une Cendrillon qui tente le tout pour le tout pour se rendre au bal, se créant une tenue de gala discount à partir des rideaux haut de gamme du salon familial et de l’une des robes de ses sœurs, laissant ses oiseaux (il était hors de question que je ne dessine pas les oiseaux, bon Dieu que je les aime) saccager l’autre. Elle se moque des conséquences, elle se moque des lentilles et des cendres à ses pieds, elle se moque de son accoutrement qui fait made in Tati Mariage, elle se moque de ne pas être chaussée du tout, elle veut juste aller de l’avant. Je voulais une Cendrillon qui se moque des trois valeurs en général bien mises en avant dans les différentes versions du conte : la gentillesse, la patience et la beauté, une Cendrillon qui part tracer son propre chemin quitte à aller droit dans le mur.

Et j’avais surtout envie de rendre badass cette grosse nunuche… même si au final, elle est loin d’être cruche.

Eh oui, je vais finir sur un point important… ben la morale de Cendrillon, elle fonctionne plutôt bien. Pour la gentillesse et la patience j’suis sceptique, mais sur le fait qu’il faut être bien fringuée pour grimper dans l’échelle sociale et trouver le bon parti ben… j’pense que t’as plus de chance d’amener dans ton lit un riche héritier en étant chaussé avec du Louboutin qu’avec les mocassins (rien que le mot mocassin est un tue-l’amour à lui seul) que tu viens de commander sur Ebay. Donc si vous avez pour projet de vous acheter un yacht prochainement, écoutez les conseils de ces messieurs Perrault et Grimm.

Cendrilon strip

Salut les Geeks: L’envol du Phénix

fan art SLG web

Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux ne verront rien de bien nouveau dans l’illustration que je vous présente ici, mais vu que j’adore jacasser (j’ai des témoins pour appuyer ce fait), ben j’ai décidé de vous dire pourquoi j’aime cette émission, et quand je dis que je l’aime, c’est un euphémisme (non sans blague?).

Pour ceux qui ne le savent (va falloir rectifier ça les enfants), Salut les Geeks (plus communément appelé SLG) est une émission écrite, tournée et présentée par le vidéaste Mathieu Sommet. Elle a pour but de présenter des vidéos virales sur le net que Mathieu analyse avec un ton décalé totalement décomplexé souvent agrémenté d’une petite touche de cynisme du plus bel effet. Mais Mathieu ne mène pas sa barque seul, étant accompagné au cour de l’émission de moult personnage tel que le Patron, le Geek, le Hippie, le Panda (tout les quatre étant à l’heure actuelle les plus récurents de l’émission), le Redneck, le Moine ou anciennement le Prof ou encore la Fille. Cette farandole de personnage haut en couleur est incarnée par un Mathieu qui n’oublie pas pour autant d’assurer son rôle de présentateur de l’émission. Cette échange permanent entre les personnalités multiples et Mathieu Sommet lui même rend l’émission dynamique et totalement déjantée, de plus je trouve personnellement les personnages récurrents que sont le Patron, le Geek, le Hippie et le Panda terriblement attachants.

Je ne vais pas davantage m’étendre sur l’émission même, je voulais dans cet article davantage me focaliser sur ce qui m’a poussé à faire ce fan art. C’est très simple : il s’agit de la fin de la saison 5 de SLG. Pour moi qui suis le travail de Mathieu depuis la mi-saison 4 (oui, je suis une viewer assez récente en réalité), cette saison fût un véritable plaisir à parcourir. Drôle, intelligente, bien rythmée et pleine de bonnes initiatives (malgré quelques fausses notes… et noooon on ne parlera pas du fil rouge les gens, non non non.), cette année à suivre les épisodes de SLG ne fît que confirmer le sentiment que m’avait laissé la fin de la saison 4 : Mathieu Sommet est un vidéaste pour qui j’ai énormément de respect et d’admiration.
Mais revenons en au fan art, même si l’épisode 86 de SLG est loin d’être l’un de mes préférés (pour être tout à fait franche, dans cet opus je ne suis friande que de l’introduction et de quelques punchlines) j’en aime énormément le titre : Renaissance du Phénix. Si au début de la saison 5 je voyais davantage Mathieu comme un oisillon cherchant à mettre le feu à la toile avec un retour un peu pataud, la suite de la saison finit par clairement faire évoluer ma première impression : ce n’était pas une renaissance à laquelle nous avions affaire, mais clairement à un envol. Certains épisodes de la saison sont à mes yeux d’excellente qualité et n’ont rien à envier à ceux de la saison 4 (mais franchement… si vous ne connaissez pas SLG, allez regarder Education sexuelle, Les enfants de Dieu, Cadavre Exquis, Apocalypse et Genèse ou encore Révolution Savoyarde, c’est de la bonne, vraiment!), autant le fond que la forme sont de plus en plus maîtrisés et me rende terriblement curieuse par rapport à l’approche à présent imminente de la saison 6.
Et je sais que cela a fait débat sur les réseaux sociaux mais je voulais m’exprimer sur le sujet : j’aime l’épisode 99. J’aime l’esthétique choisi, j’aime la musique (j’écoute The Lane et Lloyd Project en écrivant ces lignes), j’aime les dialogues et surtout : j’aime la prise de risque menée par Mathieu. J’apprécie le fait qu’il soit allé jusqu’au bout de son idée malgré le naufrage de son fil rouge; et de par ce fait je n’espère qu’une chose: qu’il continue de chercher à apporter une dimension fictive à son émission. Certes il n’a pas pleinement réussi l’exercice avec la saison 5, mais lorsque je vois le chemin que Mathieu a parcouru depuis la saison 1 de l’émission, j’ai une immense foi en son potentiel et je ne lui souhaite qu’une chose : c’est de continuer de s’élever.

Je ne suis que très rarement fière de mes illustrations, mais je dois avouer que j’ai un petit béguin pour celle-ci. Je l’apprécie pour son lien qu’elle a avec une émission pour laquelle j’ai beaucoup d’affection, je l’apprécie car j’ai adoré dessiner les ailes contenant les personnalités de Mathieu (je crois que j’aime bien dessiner le Patron… cela fait-il de moi une fangirl ? Humhum…), je l’apprécie car je sais qu’elle a plu à son destinataire, je l’apprécie car une amie m’a aidé pour le placement de la lumière (coucou Dunky!). Et pour finir, je l’apprécie car une personne que je considère comme un expert dans le domaine semble avoir apprécié ce fan art, et j’dois vous avouer que je considère cela comme une petite victoire °^°

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Je me rends compte que le ton de cet article était bien solennel. Je suis désolée si vous vous attendiez à me voir m’extasier devant les répliques salaces du Patron ou la couleur des yeux de Mathieu, cependant j’approche dangereusement le quart de siècle et bientôt je n’aurai plus la fougue de la jeunesse pour ce genre de bêtise #Vieillesse

Ouverture d’une galerie de fan art: visite guidée des travers d’une fangirl

Bien le bonjour tout le monde!

Je vous donne quelques nouvelles depuis la Bretagne profonde (tout parait un trou paumé quand tu vis en région parisienne, tout) où je me suis permise de prendre quelques vacances (les mouettes qui se bastonnent au petit matin, les remparts de Vannes, toussa toussa!). Cependant si j’me suis payée le luxe de troquer l’atmosphère saturée de CO2 de Paris contre l’air iodé de nos copains bretons, je n’ai pas pour autant chômé graphiquement parlant (et pour cause, je suis hébergée chez Dunklayth, une amie dessinatrice qui vaut son pesant en Curly avec son level de dessin !).

Je me suis ainsi montrée plus productive que je ne l’aurai cru et j’ai donc décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique qui sera tout simplement… une galerie de fan art. Simplement certes, mais ça fait un moment que ça me trottait en tête de m’imposer de dessiner régulièrement sur des oeuvres qui m’inspirent qu’elles soit picturales, littéraires ou audiovisuelles. Il y aura donc du manga (non tu crois ?), de l’anime, du webshow, de la série TV, du jeu vidéo, ou même du crossover entre tout ça… TOUT ce que j’aurai envie de fan arter (oui, « fan arter » est un verbe dorénavant) y passera! Le dessin pourra soit représenter la dite oeuvre dans son ensemble ou se concentrer sur un seul personnage (il s’agira alors du perso qui à mes yeux représente le mieux la source dont il sera issu… ou vous aurez juste affaire à mon chouchou, parce que l’on veut toujours fan arter son chouchou, ben oui.).

Ca me permettra ainsi de vous faire part de mes goûts en matière de pop culture (vous vous doutez bien que ça sera principalement issu de ce milieu) et de vous donner brièvement les raisons de mon attachement pour l’oeuvre/le personnage concerné. Et j’insiste énormément sur ce point car, et je tiens à ce que cela soit clair…

Kriza

Voilà, cette rubrique aura vraiment pour but de parler de mes inspirations et de mes expériences culturelles, donc ça serait cool de ne pas m’envoyer des « Tu peux dessiner [insérer le manga/BD/comics/jeuvidéo/film/série/webshow de votre choix] s’teuplaîîît? ». Il faudra malheureusement vous contenter pour le moment de ce que j’aurai envie de pondre, donc subissez mes caprices de fangirl °^°

Le premier fan art est plutôt bien avancé mais je dois attendre d’être rentrée en région parisienne pour pouvoir le finir car… je n’ai pas mes trames avec moi…Mais je vous laisse un petit indice pour tenter de deviner la première cible: ce n’est pas un manga (ça élimine déjà par mal de possibilité !).

J’espère que cette nouvelle rubrique vous plaira, j’ai remarqué que certains de mes articles pouvaient s’avérer trop « scolaires » sur le fond et manquaient de légèreté et je ne voulais pas vous étouffer avec. Je cherchais donc un moyen autre que les articles sur le cosplay (que je ne pourrais pas sortir trop fréquemment car ils me prennent du temps) pour donner un peu plus de… convivialité (sérieux meuf… on peut vraiment dire d’un blog qu’il est convivial ?!)…?

Je tenais au passage à vous remercier d’être de plus en plus nombreux à me suivre! Ca me fait vraiment plaisir et c’est très encourageant pour la suite! Si tout se passe comme prévu pas mal de bonne chose devraient arriver pour fin 2015, et évidemment si ça en venait à devenir concluant, je partagerai les infos!

Passez tous un bon été et à bientôt!

Blanche-Neige: Scintillante et solide tel le diamant

Blanche-neige

Blanche-Neige, avant d’être le premier long-métrage d’animation de Walt Disney, était un conte dont la version la plus connue nous provient des frères Grimm. Pour ceux qui depuis le début de leur existence vivaient dans une caverne, un garage ou un cabanon au fin fond de l’Amazonie (je ne vous juge pas), je vais faire un rapide petit résumé de l’intrigue !

Blanche-Neige est une princesse victime de l’orgueil de sa marâtre, malade de jalousie à la simple idée que sa belle-fille soit plus agréable à contempler qu’elle, son miroir magique l’ayant désigné jusqu’à présent comme étant la plus belle femme du royaume. Grâce à la philanthropie du chasseur qui était chargé par la reine d’éliminer la princesse, cette dernière pu prendre la fuite dans les bois. Elle fera halte dans la chaumière de sept nains qui l’hébergeront, en échange de quoi la jeune fille se chargera de l’entretien du foyer.
Cependant, la reine découvrira le pot aux roses. Travestie en vieille femme, elle tentera à trois reprises d’attenter à la vie de la belle princesse. Elle y parviendra au troisième essai, faisant croquer la jeune fille dans une pomme empoisonnée. Elle mouru sur le coup. Fous de chagrin, les sept nains battirent un cercueil en verre, exposant le corps inanimé sur une colline.
Vint alors un prince qui tomba instantanément amoureux de la princesse « endormie ». Il parvint à convaincre les nains de le laisser emmener la belle défunte dans son royaume. En route, l’un des porteurs royaux perdit l’équilibre, et le cercueil alla s’écraser au sol, le choc propulsant le morceau de pomme empoisonné hors de la gorge de la princesse (hey non, pas de bisou d’amour sincère!). Elle fût accueilli à son réveil par le prince qui lui demanda sa main, ce qu’elle accepta en toute logique.

Et enfin, mon passage préféré que Disney n’a pas voulu adapter à l’écran (on se demande bien pourquoi) :
Si Blanche-Neige et son prince avaient participé à 4 mariages pour une lune de miel, ils auraient sûrement eut le maximum de point pour l’animation… la marâtre dansant avec des chaussures en fer chauffées au rouge jusqu’à ce que mort s’ensuive, ça devait être du plus bel effet !

Bref, Blanche-Neige est un conte pouvant présenter plusieurs morales. L’une d’entre elles est portée par la marâtre, dont le refus de céder le relais à sa belle-fille mène à sa fin tragique. L’autre est représentée par la princesse éponyme, sa facilité à céder à la tentation finie par la mener à la mort, même si elle est sauvée par l’arrivée du prince nécroph… euh fou amoureux. De plus, Blanche-Neige ne tire pas de leçon de ses erreurs. La première fois la reine la piège en lui proposant de beaux lacets avec lesquels elle va serrer le corset de la jeune fille jusqu’à l’étouffer, la seconde fois elle la peignera avec un peigne empoisonné (…sérieux ?) et puis vint la pomme… Se faire poutrer par un lacet, un peigne et une pomme… dur.

Beaucoup voit dans ce conte une métaphore de la petite fille cherchant à devenir adulte, elle doit alors faire face à un antogoniste qui cherche à stopper de force le bon déroulement de sa puberté. Les sept nains garderaient Blanche-Neige à l’abri dans leur chaumière afin qu’elle puisse se développer correctement. Donc à toutes ces desmoiselles qui souhaitent devenir des femmes dés leur 14 ans… sachez que ce n’est pas en postant des selfies avec la bouche en cul-de-poule sur les réseaux sociaux que vous deviendrez des femelles fécondables, mais en restant à la maison à faire le ménage pour ces messieurs qui en retour vous entretiendront ! Succès GARANTI !

Bref, l’idée est là : la princesse quitte le château de sa belle-mère en enfant et rejoint le château du prince en femme, comme si la chaumière des nains lui avait fait office de chrysalide. Et le tout en croquant une pomme couleur rouge, rouge comme… décidément les conteurs font vraiment une fixation sur les petits soucis mensuels des dames…
Rien de bien étonnant, cet espèce de rituel initiatique est extrêmement récurent chez les contes de fée et se conclut la plupart du temps par le mariage de la belle.
Pour le coup, je vais mettre de côté le prince, le miroir et la reine… et me concentrer sur le point qui m’a le plus interpellé dans ce conte. La période de « gestation » de Blanche-Neige qui précède les offensives de la marâtre ainsi que la relation entre Blanche-Neige et ses petits hôtes !

Les réécritures de ce conte traitent d’ailleurs généralement du rapport Blanche-Neige/Nains. Dans la série Once Uppon a time, les nains jurent allégeance à la belle et deviennent ses hommes à tout faire. Dans le manga Ludwig Revolution, l’odieuse princesse Blanche se laisse entretenir par les nains qui restent silencieux devant ses mauvais traitements, bien trop impressionnés par sa beauté. On a également le cas du dessin animé Blanche-Neige la suite… mais… allez voir sur Wikipédia, vous comprendrez mieux.
Et alors arrive ma réécriture favorite… celle que l’on peut retrouver dans le clip du groupe Rammstein : Sonne. On y voit une Blanche-Neige tyrannique, allumeuse, violente. Bien consciente d’être une idole pour les nains, elle se permet de les asservir, s’offrant même la liberté de les battre avec amour si ces derniers reviennent avec un piètre butin de leur travail minier. Bref, je ne vous en dis pas plus mais je vous conseille VRAIMENT ce clip (et puis je plaide coupable, Rammstein est mon groupe favori, et j’avais donc très fortement envie d’évoquer l’existence de ce clip vidéo…).

Rammstein
Blanche-Neige domine les nains dans le clip du groupe Rammstein.

Le clip de Rammstein me permet de faire une bonne transition sur le boulot des nains : la mine de diamant (qui d’ailleurs n’est une mine de diamant que depuis la version de Disney, dans le conte de Grimm il est juste dit que les nains vont extraire du minerai dans la montagne). C’est elle qui m’a permis de faire ma propre réadaptation du conte. Ce dernier parle de puberté ? De rituel de passage vers la vie d’adulte ? Mais franchement, est-ce que c’est dans son petit cocon confortable qu’est la chaumière qu’elle va apprendre à devenir une femme ? Est-ce que c’est en lavant les slips sales des nains qu’elle a apprit la vie ? Et si elle avait fait autre chose que récurer le sol en chantant avec les petits oiseaux, peut-être aurait-elle davantage fait face à la réalité de la vie et que le moment venue face à la belle-mère, elle se serait montrée moins naïve.
Puis sans vouloir faire preuve de misandrie… franchement les nains, vous vous emmerdez pas. « Tiens une grognasse épleurée demande l’asile ? Cool on va enfin pouvoir arrêter de faire les tâches ménagères ! Après tout nous, on est burnés, si on peut se passer de faire un taff de gonzesse, on va pas se gêner ! ».

Eh bien non ! Alors maintenant Blanche, tu me dégages tes jupons et tu vas chercher une pioche. Quant à vous les nains, en rentrant du boulot ça sera partage des tâches domestiques entre la demoiselle et vous. Grâce à Disney je sais que votre rapport avec la saleté est quasi fusionnel, mais quand on accueille une dame de haut rang, on fait un effort !

Plus que grandie, je voulais que Blanche-Neige soit émancipée, qu’elle fasse face aux difficultés de la vie. Si les services qu’elle rend au nain en échange de leur hospitalité sont tout à fait louables, cet enfermement lui fait totalement occulter les dangers du monde extérieur, la rendant encore plus crédule et docile.
Ensuite il va de soit que je ne conseillerai pas à une ado d’aller extraire des diamants dans une mine pour apprendre la vie ( même si… Diamonds Are a Girl’s Best Friend ♪ ) mais avouez qu’une princesse qui abandonne ses franfreluches pour aller se salir à la mine aux côtés de ses bienfaiteurs afin d’entrer à son tour dans la vie active, ça impose le respect !

Bon ensuite… j’ai quand même voulu lui laisser quelques éléments propres à l’univers des princesses Disney. Le petit ruban sur le côté des lunettes de protection, l’oiseau perché sur la cage (à savoir que les mineurs emmenaient des oiseaux avec eux dans les mines, ainsi lorsque l’animal cessait de chanter, cela leur indiquait qu’ils devaient remonter à la surface au plus vite afin d’éviter un coup de grisou), la pomme représentant le passage de Blanche-Neige vers la maturité… on parle d’une princesse après tout, certains symboles et habitudes ont la vie dure !

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Le Petit Chaperon Rouge: Choisir le bon chemin

Petit chaperon rouge

Le petit chaperon rouge est un conte dont la version la plus connue est celle contée par Charles Perrault vers la fin du 17ème siècle, parue dans le recueil Les Contes de ma mère l’Oye.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, c’est l’histoire d’une gamine portant un chaperon rouge qui part voir sa mère-grand en convalescence sur demande de sa génitrice afin de lui apporter une galette et un petit pot de beurre. Pour s’y rendre, elle doit traverser une forêt où elle rencontre un loup. Ce dernier l’aborde et le plus logiquement du monde la fillette s’arrête pour faire causette avec le carnassier. Le Loup propose au Chaperon de se rendre lui aussi à la maison de la mère-gr… de la mamie quoi et lance l’idée de faire la course jusqu’à la bâtisse, envoyant la petite fille prendre le chemin le plus long. L’animal fort fripon arrive évidemment sur place le premier, parvient à se faire inviter et se fait un bon gueuleton de grand-mère. Le Petit chaperon rouge arrive après que le Loup ait pris la place de la grand-mère, entre dans la maisonnette et sur demande du Loup, rejoint ce dernier dans le lit… pour s’y faire dévorer toute crue.

Moralité : toujours garder le plat le plus frais en dessert…. ou peut-être se méfier des inconnus… à votre convenance !

Ah et dans cette version il n’est nulle question d’un quelconque chasseur. Ce sont les frères Grimm qui ont décidé par la suite d’ajouter ce personnage au casting pour sauver la fillette ainsi que sa grand-mère. Perrault lui préfère laisser le chaperon se faire gober comme un Apéricube par le Loup… nous verrons de toute façon au fil des articles sur les contes de fées que Perrault semblait avoir un sérieux souci avec la gente féminine.

Alors, pour faire simple Le petit chaperon rouge c’est le conte qui te fais comprendre que si tu suis le monsieur qui te propose des bonbons à la sortie de l’école ben… comment dire ça poliment… bon vous connaissez l’expression «avoir vu le loup » ? Ben voilà tout est dit !

Le conte de Perrault ainsi que les gravures de Gustave Doré présente le Grand Méchant Loup comme l’incarnation du prédateur sexuel (en particulier la gravure montrant le Loup au lit avec le Chaperon)… mais pas n’importe quel prédateur sexuel, celui qui charme, qui attendrit, qui manipule. Dans le conte, le loup sait qu’il ne peut se permettre de transformer le Chaperon en hachis parmentier sur le champ puisque quelques bûcherons s’affairent plus loin. Il abuse donc de son pouvoir de rhétorique pour faire entrer la fillette dans son jeu, cette candeur valant au Chaperon sa vie ainsi que celle de sa grand-mère.

Cependant, les frères Grimm apporte un élément assez intéressant en faisant préciser par la mère dans la scène d’exposition du conte qu’il était défendu à la petite fille de quitter le sentier battu et de s’aventurer dans la forêt. La morale passe ainsi dont de « Méfiez vous des vilains messieurs » à « Méfiez vous des vilains messieurs et prenez en compte les paroles de vos aînés qui ont plus d’expérience et dont les conseils peuvent ainsi vous éviter des situations critiques ». Dans la version de Perrault, la petite fille se montre bien trop naïve et se fait dévorer, dans celle des Grimm elle se montre naïve et en plus de cela désobéissante, mais se fait sauver in extremis et se dit une fois sortie du ventre du loup qu’à l’avenir elle prendra le temps de prendre en compte les paroles de sa mère, il y a une forme d’apprentissage.

D’ailleurs en parlant d’apprentissage, certains pensent que la couleur du chaperon de la petite fille serait en référence aux menstruations, cette période qui permet au petite fille de devenir femme mais… étrangement j’ai moyennement envie de m’attarder sur cette théorie.

Bref, même si la version des Grimm perd en impact de par la survie de la petite-fille et de sa grand-mère, la morale est à mon sens plus consistante que celle de Perrault et ne se contente pas de seulement traiter l’aspect de mise en danger face au criminel sexuel.

Montage dégueu
Désolée Mr Doré…

C’est pour cette raison que la version des Grimm m’a plus inspiré pour traiter ce conte que celle de Perrault.

Pour rappel, mon but était de montrer une forme d’émancipation des personnages féminins dans tout les contes que je traitais… et je l’avoue, dans le cas du Petit chaperon rouge, j’ai été extrêmement tentée d’inverser la relation dominant/dominé des deux protagonistes… j’ai ainsi griffonné un Chaperon tenant le loup en laisse tandis que celui ci lui donnait la patte en signe de soumission, un où elle en faisait sa monture, un autre où le Loup était tout simplement couché à ses pieds… j’ai également songé à ce qu’elle porte la peau du loup sur ses épaules comme trophée… puis j’ai vu que c’était déjà fait dans Into the wood (ah ce film… heureusement qu’il y avait Johnny Depp en Grand méchant loup ! Hein ? Quoi ? Non Berlioz, je ne bave pas c’est faux !). Et puis… ben au final ça ne me parlait pas. Les brouillons s’enchaînaient sans me faire avoir le déclic jusqu’à ce que… j’ai envie de faire de la forêt même un protagoniste.

MAIS OUI ! Franchement, la forêt est un élément généralement effrayant pour les héros de conte de fée ! Que cela soit dans le Petit Poucet, Hänsel et Gretel ou encore la version long métrage de Blanche-Neige par les studios Walt Disney (oh mon dieu cette séquence…) la forêt est un élément inquiétant, voir malveillant qui désoriente et affolent les protagonistes, et plus particulièrement les forêts nocturnes se montrent d’excellents lieux de mise à l’épreuve. Et rappelons nous l’ordre de la mère du Petit chaperon rouge au début du conte des frères Grimm… Que ce serait il passé si le Chaperon n’avait pas quitté le sentier battu ? Ses chances d’arriver en vie chez sa grand-mère auraient sans nul doute été plus élevé que dans le cas inverse !

Je trouve que de cette manière là, la forêt représente au même titre que le loup une forme de tentation à laquelle l’enfant doit résister pour grandir, et c’est tout à fait légitime pour une petite fille d’aller cueillir des fleurs et jouer avec les papillons au lieu d’aller directement voir sa mémé malade ! Mais la femme grandie, posée et réfléchie pèse le pour et le contre, perçoit le danger, et ne quittera le sentier battu qu’à la seule condition qu’elle estime elle même le nouveau chemin surmontable. Là est toute la différence, il n’est évidemment pas un mal en soit de quitter les sentiers battus et de prendre des risques, mais ces derniers doivent être prit en notre âme et conscience et non pas parce que nous avons été influencé à le faire (sauf si l’influence est de source bienveillante mais ça c’est un autre débat.).

Exemple : C’est plus facile d’assumer de se retrouver dans une télé réalité débile car tu y es allé en sachant que t’allais passer pour un con. En revanche si un gars est venu te voir dans la rue pour te faire participer à son programme débile ben… tu viens de sévèrement te faire prendre pour un con.

Ainsi j’ai voulu montrer un Petit chaperon rouge qui a su évoluer et s’adapter, conscient du danger (la preuve, elle est armée), regardant d’un air hautain cette main tendue par la forêt/loup qui l’encourage à céder à la tentation. Rien ne dit qu’elle acceptera ou non l’invitation, mais elle sait ce qui l’attend et toute prise de conscience est déjà en soit le résultat d’un apprentissage.

Voilà ! Et pour conclure je tiens à préciser que J’ADORE les loups ! C’est l’un de mes animaux favoris ( Maison Stark représente ! ) et cela m’a toujours amusé de me dire que ce sont les fables, contes et légendes qui leur ont donné cet aspect de bête sanguinaire… Ce sont justes des toutous qui mangent quand ils ont faim, et en général il préfère un bon lièvre à une petite fille… sauf si la petite fille arrive au moment où le ventre du loup cri famine… et là ben c’est dommage… bref ! Aimez les loups !

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Les contes de fées : l’heure de l’émancipation a sonné!

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Une nouvelle rubrique s’ouvre dans la catégorie « Illustration » et vu que de toute façon le sujet a été spoilé par le titre de l’article, je ne vais pas conserver un suspense tué dans l’oeuf ! Intéressons nous donc plutôt au pourquoi du comment !

Alors si vous me suivez sur les réseaux sociaux vous devez probablement être au jus : je vais exposer une fois de plus le week-end du 8 et du 9 mars prochain ! Et tout comme l’événement précédent, un thème a été imposé afin de remplir le rôle du fil rouge qui permettra de faire le lien entre les différents travaux proposés par les artistes présents.

Et le thème de cette fois ci est : la journée de la femme !

Si la plupart de mes collègues de la gente féminine semblait ravie de savoir que j’allais devoir m’engager sur ce terrain glissant qu’est la position de la femme, mes amis possesseurs de chromosomes XY m’ont plutôt regardé avec un air conciliant avant de me dire «  Eh beh bon courage !  ». Et c’est là que je constate à quel point je peux manquer de féminité par moment, ma réaction lorsque j’ai appris pour le thème était bien plus proche du second cas que du premier !

Que les choses soit bien claires, je suis quelqu’un qui prône l’égalité entre les deux sexes… c’est pour cela que l’idée de traiter uniquement l’un des deux me dérangeait un peu sur le coup ( et je vous vois venir bande de chenapan… Oui les représentantes des péchés capitaux sont toutes des demoiselles, mais ça c’était par caprice… je préfère de loin dessiner les filles que les hommes ! )… Du coup j’ai dû faire fonctionner ma matière grise pour trouver un moyen de traiter le sujet de la condition féminine avec légèreté sans pour autant tomber dans la facilité…
J’ai donc réfléchis à ce que j’avais envie de dessiner plutôt qu’à ce que j’avais envie de montrer… on connaît plus pro comme démarche je vous l’accorde, mais rien de tel pour contourner tout risque de blocage !

J’ai alors réfléchi au type de femme que j’avais envie de présenter… Et surtout: quel type de femme j’aimais voir dans des œuvres ? Dans les films ? Les séries ? Les mangas ? Pourquoi Buffy contre les vampires conserve sa place en tête de mes séries préférées depuis tout ce temps ? Pourquoi j’admire profondément le lieutenant Riza Hawkeye dans Fullmetal Alchemist ? Pourquoi les héroïnes des studios Ghibli ont tendance à bien plus me toucher que celles d’autres studios d’animation ? Pourquoi dans Game of Thrones Arya Stark est mon personnage féminin préféré ? Pourquoi Mulan est juste à mes yeux la meilleure des « princesses » Disney ?

C’est tout simple, je vous le donne en un mot comme en mille : BADASS !

… Bon, je vais peut-être un peu plus étoffer mon propos…
En gros, j’aime les personnages féminins indépendants, actifs, entreprenant, avec des convictions… j’aime les voir prendre leur destin en main, j’aime les voir s’opposer au fait qu’on veuille leur dicter leur conduite, j’aime les voir refuser de se laisser étouffer par leur milieu social, familial ou parfois marital… Bref, j’aime les caractères de battantes ( ce qui fonctionne également pour les persos masculins, mais ce n’est pas le thème, désolée messieurs ! ).

J’ai donc décidé de mettre mon goût prononcé pour ce type d’héroïne en parallèle avec un genre littéraire où la place de la femme est pas souvent des plus active dans le déroulement scénaristique…
Et on y arrive, je parle évidemment des CONTES DE FEES !

Et autant vous dire que pour l’occasion, je me suis équipée en conséquences !

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A l’instar de la rubrique sur les péchés capitaux, il y aura un article pour chaque illustration. Dans le cadre de ce sujet, l’article se déroulera en 3 parties :

-Synopsis rapide du conte traité.
-Un avis totalement subjectif sur le dit conte accompagné d’une rapide analyse.
-Explication de l’illustration par rapport au conte ainsi que sur le sujet de la position de la femme dans ces derniers.
Avec évidemment la dite illustration en tête d’article, et avec quelques strips rigolos pour égayer le tout !

Je veux juste éclaircir certains points car ça va rester un sujet parfois délicat à traiter :

D’abord, il faut savoir que dans le cadre de ma démarche, je vais devoir décontextualiser les contes, les étudiant ainsi avec le regard d’une jeune fille du 21ème siècle. Si aujourd’hui les moralités de Cendrillon ou de Peau d’Âne sont discutables, elles étaient tout à fait défendables à l’époque et j’en ai conscience.

Ensuite, il faut savoir que je ne réaliserai pas cette exercice avec une optique « girl power » poussée à l’extrême. Si vous vous attendez à voir les rôles de la Belle au bois dormant et de son prince inversés, vous risquez d’être profondément déçus. Il est hors de question que je renverse la tendance en mettant la femme au dessus de l’homme, je ne vois pas en quoi glorifier la féminité au dépend de la virilité est une avancée sur le plan humain. Ma manière de travailler sera tout autre, mais je vous laisserais la découvrir prochainement !

Et dernier point, les contes de fée reste un sujet très vaste, et je ne pourrai traiter qu’une infime partie dans chacun de mes articles, donc certains connaisseurs risquent d’être frustrés que je passe à côté de certains aspects. Cependant si je m’étale de trop ce n’est pas un pavé que vous allez avoir, mais l’édifice entier !

Et en parlant de pavé, il est tant d’achever le mien en concluant sur nos nouveaux looks à Berlioz et moi, spécialement réalisés pour cette rubrique !
Et oui on est professionnels ou on ne l’est pas, qui dit présentation de folklore, dit costume folklorique !

Kriza et Berlioz
Berlioz ne semble pas apprécier son bonnet de lutin D=