Alors, il faut savoir que dans le cadre de l’expo il n’était pas obligatoire de s’atteler aux SEPT péchés capitaux. A la base chaque artistes devaient en présenter minimum 3 et les organisateurs attribuaient trois péchés aux participants afin d’être certain que tous soit représentés de manière équitable. M’ont été donnés : Orgueil, Gourmandise et Avarice… Donc : Envie, Paresse, Colère et Luxure je n’étais pas été obligée de les faire. Mais que diantre, j’aime les défis ! Alors j’ai héroïquement annoncé « Eh bien moi, je dessinerai les 7. BITCH PLEASE ! » ( je n’ai pas dis le « Bitch please », mais le cœur y était).
Mais pour être tout à fait honnête, j’ai surtout pris cette décision car j’avais davantage envie de dessiner Luxure et Colère que les vices qui m’avait été désigné.
Pourquoi cela ?
Eh bien car je trouvais Luxure particulièrement intéressante à traiter.
Pourquoi cela ?
Eh bien car travailler sur un sujet à caractère sexuel sans montrer explicitement de sexe ça me plaisait.
Pourquoi cela ?
Eh bien car je ne trouvais pas ça pertinent de tomber dans un cliché aussi évident… Et parce que je ne voulais pas dessiner de gens nus.
Pourquoi cela ?
Eh bien parce que l’anatomie humaine et moi c’pas toujours ça. On peut passer à la suite à présent ?
Donc aujourd’hui les enfants on va parler de : comment représenter la Luxure sans tomber dans le pornographique !
Premièrement : le luxurieux ou la luxurieuse est un être à caractère désireux mais pas forcément désirable, il n’est donc pas fondamental que votre composition comprenne une créature de rêve entourée de son fan club qui la dévore du regard la bave aux lèvres.
Deuxièmement : Il y a d’autre moyen de représenter la Luxure qu’en montrant un acte sexuel, que cela soit avant, après et surtout pendant. C’est pas non plus faux comme « interprétation » mais je pense qu’il y a moyen de faire des choix plus judicieux. J’ai plus de respect pour la personne qui parle de porno sans montrer quelque chose de cru que pour celle qui tombera dans la provoc’ la plus primaire ( surtout que de nos jours le sexe est devenu quelque chose de tellement banalisé… ).
Troisième : La luxure n’est pour moi pas seulement une affaire de charnel mais aussi de c… cœur ! La Luxure poussée à l’extrême mène ses enfants à considérer ses partenaires comme de simple objets, jouets, pantins… Et qu’est-ce que l’on fait d’un ustensile qui ne nous est plus utile ? On s’en débarrasse ! Et on va enfin pouvoir passer à mon analyse !
Mon but a donc été de : représenter la Luxure par l’allégorie d’une princesse au visage caché ( impossible de savoir si elle est belle, donc si elle est si désirable que ça ) de nature clairement désireuse voir collectionneuse. Qu’est-ce qu’elle désire ? Qu’est-ce qu’elle collectionne ? Des poupées d’apparence fragile qu’elle a pourtant maltraité sans vergogne ( comme le prouve les clous plantés dans le « coeur » des poupées ) avant de s’en débarrasser avec indifférence ( la plupart sont laissées pendues, l’une des peluches est éventrée à ses pieds et elle semble grandement s’en moquer ) car après tout elle s’en fiche, c’est une princesse, on ne refuse rien aux princesses ( la franchise Disney ne pourra pas me contredire… Je ne vous pardonnerai jamais Pocahantas II ! ).
Ces pantins n’ont de rôle à jouer dans sa vie que tant qu’elle prend plaisir à « s’amuser » avec eux au cour de jeux aussi éphémères que superficiels, des jeux qui au final ne feront qu’assécher son âme jusqu’à ce que celle ci soit aussi vivante que les branches qui soutiennent les « corps » de ses « princes charmants » délaissés.
Voilà, pas mal de personne ne comprenait pas pourquoi j’ai représenté ainsi la Luxure ( en général les gens reconnaissaient le péché « grâce » aux porte-jarretelles… dire que je les avais rajoutés par sécurité en me disant qu’un élément sexy pourrait persuader les plus sceptiques ) et j’espère qu’à présent mon point de vue est clair !
Et pour conclure : il était pour moi impossible de parler de la Luxure sans laisser le mot de la fin à la Luxure incarnée des Internet :