Jeune dessinatrice en matière d'illustration, de planche et manga et de comics strip! Et sinon je suis une une fille tout ce qu'il y a de plus banal, friande de culture geek!
Il existe une maladie qui fait office de véritable pandémie chez les cosplayeurs : notre entain à la vue d’un potentiel (et évidemment toujours incontournable) nouveau projet cosplay. Anime, série, film, manga, comics, BD, illustrations, jeux vidéos, créations tout droit sortie de notre imaginaire… comment rester de glace face à autant de possibilité, d’univers à exploiter, de technique de création à maîtriser?
Comment canaliser cette myriade de désirs ?
… J’en ai aucune idée, et ça tombe bien car ce n’est pas le sujet de l’article.
Bref. Cet enthousiasme qui se révèle être notre carburant en terme de motivation se trouve également faire trotter avec efficacité notre ingéniosité et notre créativité lorsqu’il s’agit de la création des costumes, mais fait (et cela parfois à mon plus grand désarroi) souvent fi d’un aspect pourtant non négligeable : le confort.
« MAIS OUI VOYONS ! Pourquoi se casser la tête à faire en sorte que le costume soit agréable à porter ? Ce n’est que pour une journée ! »
*rire jaune*
Cosplay fait entièrement en tissu d’ameublement empêchant de ce fait la peau de respirer, perruque tellement lourde qu’elle te colle une migraine carabinée, lentille de contact qui se décide à aller voir ce qu’il se passe sous ta paupière, chaussures qui inscrivent la plante de tes pieds au repas du jour, sans oublier les incontournables costumes qui recouvrent 20% de ta corpulence en plein mois de février alors que les combi en cuir sont au top de la tendance pendant la Japan Expo de juillet… je pourrais écrire une article entier qui énumèrerait toutes mes « fausses bonnes idées » de ma vie cosplayesque… mais je vous connais. Vous voulez voir de la souffrance ? Celle qui vous fait dire le jour même « plus jamais ça ? » (alors que vous savez pertinemment que dés le lendemain 10 nouveaux projets auront rejoint la liste de plusieurs kilomètres de long…) ? Alors faites connaissance avec les aventures de mon cosplay de Toph Bei Fong du dessin animé Avatar, le dernier maître de l’air (qui est un très bon dessin animé soit dit en passant!).
Evidemment c’est un peu romancé mais… oui, ces lentilles étaient une abomination à porter (ce sont en général des lentilles très appréciées pour se travestir en zombie car elles donnent VRAIMENT l’illusion d’un regard sans vie) et les pieds nus sur le béton en plein mois de mai… voilà voilà voilà. Bizarrement j’ai pas trop kiffé.
Une pensée émue pour l’amie qui avait vraiment fait office de chien d’aveugle ce jour là !
Mais plus sérieusement, je conseille à toute personne débutant dans le cosplay de se montrer prévoyant lorsqu’ils prévoient leur venu en convention. Amenez des vêtements de rechange, si vous mettez des lentilles n’oubliez SURTOUT pas votre étui (surtout si vous n’avez pas l’habitude d’en porter), enlevez votre perruque si vous commencez à vous sentir faible (voir même allez vous changer si ça persiste), gardez si possible une petite bouteille d’eau à porté de main, dormez bien la veille (pas de rush de dernière minute donc), mangez bien et, même si ça peut paraître idiot, prenez le temps d’essayer l’intégralité de votre tenue au moins une fois chez vous avant la convention.
Le cosplay est une activité qui expose notre corps à des choses auxquelles il n’a pas forcément été habitué (je n’ai jamais porté de lentille de contact avant de me mettre au cosplay), donc ne faites pas les andouilles, on va en convention pour s’amuser, pas pour laisser une partie de notre santé derrière nous.
Toph Bei Fong… Cosplay horrible à porter, mais malgré tout des souvenirs absolument extras.
J’ai souvenir qu’à l’époque où j’ai commencé les mangas, je dévorais tout ce qui y ressemblait de près ou de loin (je peux vous assurer d’ailleurs que j’ai vu des choses dont la lecture m’a laissé un arrière goût des plus amères…). Je serai d’ailleurs bien incapable de vous donnez un nombre, même approximatif, du nombre de série que j’ai pu parcourir. Mais cette ère de candeur et de découverte étant bien loin derrière moi, je suis devenue très difficile dans le choix de mes lectures. Autant vous dire que je suis du coup bien loin d’être au taquet à propos des sorties récentes. Kriza deviendrait elle difficile ? Peut-être un peu… et pourtant il y a bien une série qui a su passer avec brio les tests d’entrée du Panthéon de mes petits chouchous. Le titre de l’article a déjà brisé le suspense depuis le début mais introduisons nous au cœur du sujet, parlons de Noragami.
J’ai découvert Noragami grâce à la saison 1 de l’anime que l’on m’a chaudement recommandé (même si dans ce cas on était pas bien loin du harcèlement.. ) en me faisant miroiter sous les yeux un opening prenant et dynamique (oui j’ai tendance à juger les animes sur leurs opening… c’pas toujours une bonne habitude, on en reparlera) et une animation très prometteuse (faut dire, il a été fait par les studios Bones qui ont réalisé entre autres les animes de Fullmetal Alchemist… j’dis ça moi j’dis rien.). Résultat des courses : une véritable petite bombe qui m’a conduite à surveiller la sortie en tome du manga.
Et là c’est le nirvana : mise en scène sublime, dessin jouissif… un vrai petit bonheur à consommer sans modération.
Ah… et vous ai-je dis que la trame narrative est prenante, originale et bien ficelée ? Non ? Eh bien venons en au fait.
Noragami nous conte les (més)aventures de Yato, une divinité à l’apparence pouilleuse méconnue de tous . Dépourvu de sanctuaire et de croyant, Yato est totalement obsédé par l’idée de palier à son impopularité. Mais, étant particulièrement retors, le dieu anonyme n’hésite pas à abuser des méthodes les plus discutables afin d’agrandir le cercle quasi inexistant de son propre culte. Sur son chemin il se verra souvent confronté aux Ayakashi, créatures invisibles aux êtres humains qui naissent des pensées négatives de ces derniers.
Les codes classiques du shônen ainsi que ceux de la tradition shintoïste se rencontrent en une alchimie plutôt efficace.
Une idée de base plutôt solide certes, mais qu’en est il des personnages ?
Aucune fausse note de ce côté non plus. Si le personnage de Yato est terriblement attachant, il en est de même avec les autres personnages qui l’entourent dans son parcours. Et c’est là que se trouve mon petit préféré, j’ai nommé Yukine.
Yukine est ce que l’on appelle le « shinki » de Yato. Les shinki sont nés de l’âme de défunts que les divinités rebaptisent et s’approprient afin d’en faire des compagnons face au combat contre les Ayakashi. Si sous sa forme de shinki Yukine (alors appelé « Sekki ») prend l’apparence d’une épée, il apparaît comme étant un adolescent de 14 ans et possède un caractère… plutôt adapté au stéréotype que l’on peut se faire d’un garçon de cet âge.
En effet, Yukine est colérique, insolent, capricieux, égoïste, de plus son statut de fantôme lui donne le sentiment d’être au dessus des lois. Prisonnier d’une crise d’ado éternelle, il semble décidé à se venger face à la fatalité de la perte d’une vie dont il n’a jamais pu connaître l’évolution. Témoin du prix que Yato aura à payer pour ses écarts de conduite, Yukine ne s’en montrera pas plus touché, ne cherchant qu’un moyen d’évacuer sa frustration. En bref, il est l’archétype même du « petit con ».
Cependant, Noragami aurait il été un manga qui aurait autant attiré mon attention si l’un des protagonistes s’était montré aussi lisse ? Evidemment que non.
Yukine pense, expérimente et agit comme un enfant de 14 ans. Un enfant qui a conscience d’être condamné à garder cette apparence ad vitam aeternam tout autant que d’être privé du repos éternel, se permettant donc un bénéfice de la jeunesse tout aussi limitless.
Mais qu’en serait-il si Yukine mettait à profit cette éternité pour profiter d’une évolution sans fin ? Eh bien ça donnerait Noragami.
Au côté de Yato, Yukine apprend, se remet en question, découvre, fait la part des choses, fait des rencontres… bref, il mûrit tout simplement. Voir ce jeune esprit accepter sa fatalité, évoluer avec les faits et grandir au sein de sa vie post mortem a quelque chose de très humain et de très rafraîchissant.
Adachitoka, le binôme à l’origine de Noragami, nous montre avec intelligence comment les décisions prises dans une période de trouble peuvent avoir de grave répercussion sur un entourage qui ne veut que notre bien mais également sur nous même. Et comme l’eu dit le grand Albus Dumbledore, il arrive toujours un moment, où nous nous devons de choisir entre « le bien et la facilité » (oui, j’aime pouvoir citer du HP).
Pour finir, plutôt que de commenter la scène qui m’a amené à faire cette illustration, je préfère chaudement vous encourager à aller découvrir l’anime et le manga de Noragami, car c’est vraiment un petit bijou qui a su totalement me faire oublier mes exigences.
Et puis l’idée d’avoir un compagnon qui se change en arme m’a toujours faite rêver, pas vous ? °^°
« La disproportion est un parti pris pour dessiner plus rapidement et plus facilement » « Evidemment que dans le manga on choisit une façon simplifiée de dessiner, c’est pour respecter les délais ça » « Le manga c’est du travail à la chaîne pas fini, donc pas de bonne qualité » « Non mais tout les mangaka font dans la disproportion, c’est donc pas des modèles en tant que dessinateur »
Bon, je m’excuse par avance car cet article sera plus un point sur le sujet du manga (je ne parlerais d’ailleurs ici que de manga même si le sujet peut être accessible avec d’autres médias) que d’une méthode comme j’ai l’habitude de faire. Maiiiiis il y a des points qui mérite vraiment, mais VRAIMENT, d’être mis au clair.
Avant tout mettons les choses au clair : il ne s’agit pas ici de chercher des poux à ceux qui bavent avec délectation et abondance sur la mouvance manga. Tout simplement parce que ce n’est pas l’objet de l’article, mais également car je ne suis pas de nature belliqueuse. Donc on laisse la hache de guerre là où elle se trouve, on prend son plaid, des chamallow et des fraises tagadas pour les faire griller et un chat tout fluffy (pas pour le griller bande de cinglé) à papouiller car une bonne ronronthérapie ne nous fera sûrement pas de mal. C’est bon ? Tout le monde est « oklm et posey » ? Alors on y va !
Avant d’entrer dans le vif du sujet faisons un petit point Histoire !
Le terme manga est à la base un terme qui peut se traduire par « image dérisoire » et trouve son origine dans les estampes japonaises de Katsuhika Hokusai, un caricaturiste. Dérision et caricature faisant extrêmement bon ménage, la déformation à outrance souligne l’absurdité des questions abordées dans les œuvres d’Hokusai. L’efficacité est telle que finit par naître de cette audace alors neuve une forme d’expression graphique totalement fertile.
Depuis sa naissance au stade d’estampe jusqu’aux succès mondiaux tel que One Piece qui nous sont plus familier, l’influence laissée par les caricatures de Hokusai se retrouvent encore, que cela soit pour l’esthétisme, l’humour ou tout simplement la recherche d’un style propre à l’individu et donc immédiatement identifiable.
Ces derniers mots m’offrent une excellente transition pour revenir au sujet de mon dernier article traitant de la création d’un manga. Dedans je n’avais abordé que les méthodes pour créer l’identité graphique d’un personnage. Je n’ai pas spécialement attaqué le sujet à venir car je pensais préférable de ne pas vous cribler d’information jusqu’à saturation, mais également car ce dont je vais vous parler va bien au delà du chara-design.
Prenez un manga de Naoki Urasawa (Monster, Pluto), de Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist, Arslan) et de Kaori Yuki (Ludwig Revolution, Angel Sanctuary) et comparez les. Vous me direz sûrement que ce que je vous demande de faire est totalement idiot car la comparaison n’a juste pas lieu d’être… et vous aurez pleinement raison ! En effet, les trois auteurs que je vous ai cité n’ont absolument rien à voir entre eux et possèdent une identité graphique très forte et immédiatement reconnaissable. La patte est souvent discernable dans la mise en page, le look des personnages, le design des objets ou encore la compositions des décors. Sur ce point je ne vous apprends rien car le manga n’est pas un cas exceptionnel pour cela. On retrouve une forte identité visuelle chez des auteurs de BD franco-belge, de comics américain, chez les cinéastes (coucou Burton)… bref, partout.
« Mais alors… qu’est-ce que le manga a de plus pour se créer une identité visuelle par rapport à tout ces autres médias ? »
Si tu me poses cette question, alors tu es fort curieux et je t’en félicite ! Eh bien reprenons l’article depuis le début et retrouvons notre bon ami Hokusai et son goût pour la disproportion. Absurdité, caricature, déformation, exagération, sont en effet les termes fondateurs du manga, alors pourquoi s’en priver ? Eiichiro Oda, créateur du phénomène One Piece a inventé l’identité de son futur manga à succès afin qu’il soit impossible de confondre son œuvre avec n’importe quel autre manga… et est il nécessaire que je vous rappelle à quel point l’étude de son design a porté ses fruits ?
Revenons donc au début de l’article et contextualisons un peu avec tout ce que je vous ai apporté entre temps et réfléchissons ensemble à la question : choisir de donner dans la disproportion fait-il de nous des quiches en dessin académique ?
La réponse en dessin :
A gauche: mon avatar dessiné avec ma patte. Au centre: mon avatar dessiné avec des proportions plus académiques. A droite: mon avatar… dessiné avec deux, trois erreurs.
Il n’y a aucune comparaison possible, de près ou de loin, avec ou sans lumière, avec ou sans myopie en stade avancée, entre une disproportion voulue et une erreur d’anatomie.
Si vous connaissez les vidéos de LinksTheSun, vous vous rappelez sûrement de ce qu’il dit dans sa vidéo sur la musique classique: « Mes artistes préférés sont ceux qui sacrifient les règles dans leur recherches du Beau avec un grand « B ».
L’artiste qui veut aller au delà de la maîtrise de son art en apprend les codes, les détruits, et les reconstruits afin d’y exploiter au maximum son univers, sa vision du monde et son esthétisme.
Mélangeons donc toutes ces informations dans un gros bocal, secouons un bon gros coup et tirons en une première conclusion. Dire que tel ou tel auteur de manga n’est pas un dessinateur digne de ce nom car ses codes ne sont pas conformes à ceux du dessin dit « académique », c’est à un peu près aussi pertinent que le contenu des conversations que l’on peut trouver dans le PMU du coin à l’approche d’élection.
« Mais alors, toutes les déformations dans les mangas sont voulues et calculées » ?
Que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dis ! Les mangakas n’ont pas non plus été visité par une fée alors qu’ils étaient nouveau né et n’ont pas reçu le don de dessiner selon leur bon vouloir sans jamais commettre la moindre erreur.
L’attaque des titans par exemple est un manga que j’aime beaucoup et qui a fait un énorme buzz à sa sortie, ce qui n’empêche pas que des erreurs de dessin technique sont présentes à chaque chapitre même si elles ont diminué au fil des tomes. Je prends là un exemple assez extrême en citant un succès mondial mais je peux vous assurer que si vous avez la chance de feuilleter un magazine de manga japonais (je n’ai pas encore eu l’occasion de feuilleter le Jump, mais il paraît qu’il y a de sacré surprise) vous y verrez de tout et de… n’importe quoi. Littéralement n’importe quoi.
Il faut savoir qu’au Japon il n’est pas rare de laisser un auteur même avec un niveau de dessin relativement moyen se lancer dans l’aventure et beaucoup d’auteurs apprennent ainsi sur le tas.
Si vous êtes des lecteurs assidus de manga, vous avez sûrement eu le loisir de comparer le premier tome d’une grosse collection avec le dernier sortie (franchement avec Ah ! My goddess faut le faire, c’est drôle). Beaucoup de mangakas apprennent sur le tas et croyez moi, il n’y a rien de plus formateur que de faire des planches de BD pour s’améliorer. Les auteurs de manga sont comme nous et évoluent grâce à leurs erreurs, et c’est bien pour cela que je trouve cela relativement petit et fermé de juger un manga uniquement à son niveau de dessin, d’autant plus s’il s’agit du tout premier manga de l’auteur en question.
Il faut savoir que contrairement au Japon nous sommes extrêmement exigeants (pour pas dire pètes burnes) sur le sujet de la forme et cela pour tout les médias. Alors condamner une œuvre pour une ou deux erreurs de dessin technique, c’est probablement passer à côté d’un énorme potentiel. Oui son dessin est faiblard, mais peut-être son univers est-il solide et unique, peut-être la psychologie de ses personnages nous parlera et nous touchera, peut-être les thèmes abordés seront pertinents et subtils. Mais comment savoir tout cela si on en reste qu’au premier aperçu ?
« Oui mais s’il est pas bon en dessin mais aime son histoire, il peut travailler en duo avec un dessinateur comme dans Bakuman non ? »
Et c’est en effet une possibilité qui se retrouve souvent dans le milieu professionnel, c’est d’ailleurs souvent là que la patte fait la différence. On aura plus tendance à vouloir laisser sa chance à un petit nouveau avec un niveau pataud en dessin mais une patte totalement audacieuse que si son style était totalement déjà vu. Il est effet plus simple de se lancer avec une identité graphique déjà acquise et un niveau de dessin à faire level up que l’inverse, tout comme il est plus difficile d’améliorer sa méthode de scénario que tout se qui touche à l’aspect technique du bousin.
Evidemment que nous autres, auteur, sommes dans notre légitimité de ne pas apprécier un manga car son niveau de dessin ne répond pas à nos exigences. Mais cela nous permet il de considérer l’auteur de l’oeuvre avec condescendance ? Je ne sais pas vraiment s’il est nécessaire que j’apporte une réponse à cette question que j’estime comme rhétorique.
J’ai fais cet article pour deux raisons. Déjà pour faire la différence nette entre un choix stylistique et une erreur de dessin mais également pour dédramatiser les dites erreurs. J’ai eu de nombreuse fois l’occasion de parler avec des gens qui avaient très fortement envie de se lancer dans le dessin mais ne se sentait pas pourvu du talent nécessaire pour. A ces personnes j’ai envie de dire que le talent, on s’en fout, sincèrement. La réussite c’est dû au travail, à la ténacité et (on va pas se mentir) à la chance. Je suis une personne qui exècre la sacralisation du talent. Je trouve que ce culte n’est qu’un moyen de faire avaler aux rêveurs complexés que la recette menant à l’épanouissement personnel et artistique est du domaine de l’inné. Pour plaisanter, j’ai dis tout à l’heure qu’aucune fée ne se penchait sur le berceau des mangakas à leur naissance et c’est une vérité.
Le talent, le don, le génie, la gloire réservée aux élus, tout cela n’est que de la poudre aux yeux. On naît tous avec une manière de percevoir et de recevoir qui se forgent avec notre environnement et notre éducation. Personne n’a le même vécu et pas plus les mêmes facilités que son vis-à-vis. Ne prenons donc pas des idoles pour nous donner nous l’impression d’être insignifiant en comparaison avec leur soit disant divinité, mais ayons des modèles qui nous donneront envie de nous dire « un jour je réaliserai mes objectifs, comme l’a fait cette personne ».
Pour conclure cet article, j’ai envie de citer (car mon prof de philo de terminal disait qu’il faut toujours citer ses maîtres à penser) l’un de mes long-métrage d’animation préféré de chez Pixar en me permettant de revoir et de revisiter la devise d’Auguste Gusteau en vous affirmant une chose que personne ne me retirera de la tête : Tout le monde peut dessiner.
Cela fait à présent un an que j’ai ouvert ce blog, prenant par la même occasion la décision de tenter de montrer à Internet que je savais dessiner autre chose que des bonhommes bâton. Je vous mentirais en vous disant que j’ai fais ça posément, tout en dégustant mes chocolats fraîchement reçus pour Noël, sans me poser plus de question que cela. La vérité est… tout autre. En vérité j’étais loin d’être rassurée. Cependant peu importe mes doutes d’antan, et comme on dirait chez Disney « le passé est passé » (si certains d’entre vous ont à présent une certaine chanson en tête, je vous laisse tout le loisir de me détester tout à vôtre aise!).
Le blog ayant été ouvert en fin d’année, cet article va également me permettre de faire le point avec vous sur mon année 2015, allez go !
Un an ça paraît rien et pourtant je me rends compte que, et cela malgré le temps que je pensais avoir perdu en tête à tête avec la douce PS3 qui se prélasse auprès de la télé du salon, je suis loin d’avoir chômée. Les séries d’illustration des péchés capitaux ainsi que des contes de fées (il manque un article sur le sujet d’ailleurs oh oh oh!), et je compte évidemment dans la formule les expositions pour lesquelles je les ai réalisé, furent des expériences absolument incroyables, mais surtout mes premières expériences professionnelles en temps que dessinatrice.
Et même si je ne puis encore trop me prononcer sur le sujet, il y a de très forte chance qu’une troisième exposition voit le jour avant que ce blog n’ai le temps de souffler sa seconde bougie d’anniversaire ! Et juste histoire de vous donner un petit avant goût, sachez que lorsque j’ai su le sujet de la dite exposition, ce fût Champomy pour tout le monde dans ma tête !
Plus d’information dans le courant de l’année sur le sujet !
Fan art par Justine
En parlant d’année, 2015 fût également l’année de la fin de mes études ! Grâce à ces dernières, j’ai pu créer Never Surrender, mon projet manga sur lequel je travaille actuellement et dont pour rappel le chapitre 1 est déjà disponible en lecture en ligne !
Je pense que vous l’avez compris mais je nourris pas mal d’ambition pour ce premier né. L’avenir nous le dira, mais je lui prévois une croissance des plus mouvementée !
Et si je m’en tiens à mon planning, je préfère vous prévenir qu’en 2016 je vais vous bassiner à outrance avec le bousin, alors soyez prêts vous allez en bouffer.
En tout cas merci à vous, car c’est vos retours sur Never Surrender qui m’encourage à maintenir le projet en vie.
D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de rencontrer certain d’entre vous dans différentes conventions (en général je suis accompagnée de deux dessinateurs pas trop trop connus. D’ailleurs je sais même pas ce qu’ils ont à me suivre partout ces deux là D= #SalutLesKeupins!).
Je profite de l’occasion pour vous dire que je prévoies en 2016 de tenter d’avoir un stand dans un voir plusieurs (tant qu’à faire) salon afin de vous vendre deux trois bricoles que j’aurais évidemment au préalable griffonné avec désinvolture, ou simplement de vous faire un crabouillage de votre choix tout en blablattant avec vous de la pluie et du beau temps.
Mon choix est déjà arrêté sur la/les convention(s) en question, et vous vous doutez bien que le moment venu je vous annoncerais la nouvelle avec panache !
Je pense par ailleurs que vous subodorez (oui, j’aime ce verbe) bien qu’entre une nouvelle série d’illustration, la suite des aventures de Destiany ainsi que les projets de convention, il sera compliqué pour moi de tenir régulièrement le blog et de vous présenter régulièrement des petits strips ou des fan arts. Il ne sera donc pas rare je pense que je disparaisse régulièrement pendant plusieurs semaines (les réseaux sociaux me permettant de vous tenir au courant de mes avancées bien entendu!).
J’ai pour 2016 de grosses, TRES grosses attentes. Et pourtant le simple fait de me dire que mes ambitions sont envisageables et non pas du domaine de la simple chimère me donne sincèrement envie de donner du corps à mes projets.
Vous avez sûrement remarqué que j’ai illustré cet article à l’aide de fan art que certains d’entre vous m’ont fait. J’aurais bien voulu en mettre plus (non mais regardez comme ils sont beaux!) cependant je préférais éviter que l’article fasse trois mètres…
J’ai décidé de les intégrer ici car vous m’avez été d’un soutien précieux au cours de ces douze derniers mois, et « merci » est un mot bien trop faible pour vous faire part de mon entière gratitude.
Sur ce je vous laisse (mes pâtes de fruit m’attendent °^°), et je vous souhaite à tous une très bonne fin d’année 2015 et une excellente année 2016 !
Quand on est comme moi et qu’on a pour mauvaise habitude de s’éparpiller dans ses activités, il n’est pas rare que de finir une chose qu’on avait pourtant commencée il y a de cela au grand minimum une dizaine de mois…
C’est avec cet état d’esprit que j’écris ce nouvel article que j’ai au final bien fait d’oubl… euh de garder bien au chaud car je le trouve très d’actualité.
Eh oui mes amis car ce soir c’est la veille de Noël ! Ah la bouffe à tire-larigot, les sapins scintillant de mille feux, les cadeaux par milliers, la famille rassemblée… quoi de mieux que cette période si chaleureuse pour vous conter une histoire parlant d’inceste !
Eh non il ne s’agit pas du mot « insecte » mal orthographié (déjà le rapport entre Noël et les insectes je vous le demande) on va bel et bien parler de sordides affaires de famille. Sans plus tarder parlons du conte Peau d’Âne !
C’est donc parti pour le résumé de la version de Charles Perrault !
Là ça va être le passage un peu chiant donc si vous connaissez déjà l’histoire, vous feriez mieux de passer presto à la suite !
Suite au décès de sa femme, le roi du royaume où se déroule notre intrigue est résolu à épouser sa fille, seule demoiselle qui à ses yeux puisse posséder une beauté égalant celle de la défunte. Etrangement la jeune fille n’est pas des masses emballée par la nouvelle et va demander de l’aide à sa marraine la bonne fée. Cette dernière utilise toute sa puissance magique pour… conseiller à sa pupille de sollicité au roi en guise de dot des présents absolument impossibles à obtenir. Ainsi seront demandés une robe de la couleur du ciel, puis une de la couleur de la Lune, et enfin une dernière aussi flamboyante que le soleil lui même. Les trois vêtements seront présentés au grand dam de la triste fiancée. La fée (qui ne semble toujours pas se rappeler qu’elle possède des pouvoirs magiques) enverra donc sa filleule demander à son père et futur époux de lui offrir en dernier présent la peau de l’âne qui fait la fortune du royaume (pour la faire courte : il expulse de l’or par le trou… du cul. Voilà voilà… j’ose même pas imaginer si dans Game of Thrones une maison avait eu pour emblème l’âne chieur d’or.). Toujours amoureux, le roi fait abattre la bête et offre la dépouille à sa fille. La fée se rend compte qu’au final la situation lui échappe quelque peu et utilise ENFIN ses pouvoirs magiques pour… permettre à la princesse de fuir le royaume tout en emportant avec elle les trois robes (conservées dans un coffre magique qui pourrait rappeler celui de Discworld) et tout en étant affublée de la dépouille de la pauvre bête.
Mouais… on t’a pas présenté la plus fine des fées à ton baptême ma pauvre petite.
La suite c’est un peu Cendrillon version port de la fourrure obligatoire. Elle vit comme servante au sein d’un autre royaume dans la saleté et la cendre, supportant sans rechigner les blagounettes de ses collègues de galère qui ne trouve pas la dépouille d’âne à la pointe de la mode. Alors pour se rappeler qui elle est (c’est à dire une princesse dont la beauté à rendu flagada le paternel) chaque nuit elle se pare d’une de ses robes, un plaisir de courte durée puisqu’elle retourne dans la crasse dés l’aube. Tu parles d’un effet placebo. Vint un jour où le prince (ah ben oui, y’a une princesse faut un prince, CQFD) du royaume assista par accident à l’un des défilés de mode nocturne de la belle et tomba sous son charme. Le lendemain, il découvrit le vrai visage de sa belle. Y reconnaissant sous la peau de bête sa potentielle chère et tendre, il demanda à ce que cette servante lui fasse… un gâteau (la base pour pécho). La princesse déchue, une fois seule dans sa chambre, s’habillera de l’une de ses toilettes de princesse et se mit à la confection du gâteau (car évidemment quand on fait une activité aussi salissante que la cuisine, les tenues haute couture sont de très bon aloi). Cependant elle fit, par le plus grand des hasards, tomber dans la pâte l’un de ses anneaux et continua sa préparation sans y prêter attention.
Quant à la suite… Le prince trouve l’anneau, déclare qu’il n’épousera que la donzelle pouvant l’enfiler, toutes les filles à marier du Royaume essayent mais seule Peau d’Âne pourra l’enfiler, ils se marièrent, le père de Peau d’Âne lui même invité aux noces se répand en excuses, excuses acceptées, tout le monde est content, fin.
Bon, pour l’analyse je ne vais pas trop m’étendre car je vais parler de sujet que j’ai déjà pas mal abordés dans l’article sur Cendrillon. Une fois de plus nous avons une héroïne passive qui ne prend aucune décision par elle même (toutes ses prises de risque sont dictées par sa marraine et ses INCROYABLES capacités magiques) et subit tout ce qui lui tombe dessus sans chercher à influer sur sa propre destinée. On a également la même idée de la protagoniste qui se voit sortie de ses ennuies grâce à son dressing haut de gamme, un peu à l’instar de Cendrillon avec les tenues qu’elle porte au bal du prince.
Je trouve que dans Peau d’Âne ce côté « je laisse le monde entier me prendre pour ses chiottes publiques mais c’pas grave j’suis trop cruche pour tenter de m’en sortir par moi même » (on devrait appeler ça « le Syndrome Princesse Sarah ») est encore plus prononcé que dans Cendrillon. Dans ce dernier, la déchéance de Cendrillon fait partie de son background et nous n’en sommes pas directement témoin ce qui minimise l’impact. Pour Peau d’Âne en revanche, deux gravures de Gustave Doré ont même immortalisé la dégringolade sociale de la donzelle, l’une représentant la fuite de la princesse du château de son père, et l’autre la montrant s’en allant dans la nuit avec sa Peau d’Âne et son coffre magique.
Ayant eu l’occasion d’étudier ces fameuses gravures lors de mes cours de littérature au lycée, l’une d’entre elle, celle de la fuite du château, m’a paru particulièrement de circonstance pour traiter le sujet de Peau d’Âne en dessin. Offrant au spectateur une ambiance sombre et des plus hostiles, la gravure présente l’environnement dans lequel la princesse a grandit comme étant devenu une potentielle menace, comme si le désir de son père était omniprésent autour d’elle.
Non mais regardez moi ça… le ciel, le château… même la plante semble vouloir lui faire des choses pas très claires à la pauvre donzelle. Quoi vous ne me croyez pas ? Non mais regardez mieux.
Ben voilà, qu’est-ce que j’vous disais (désolée M. Doré… c’est la deuxième fois que je vous fais le coup l’air de rien…).
On m’a demandé pourquoi je n’avais pas mis sur papier l’inceste du père de manière plus claire dans mon illustration, mais il faut savoir que Gustave Doré n’a à aucun moment directement représenté le roi s’approchant de sa fille la bave aux lèvres et a montré plus de subtilité dans le traitement de ce tabou et ça fonctionne extrêmement bien. De plus comme vu avez pu le voir, Peau d’Âne est par rapport aux autres contes que j’ai illustré un récit assez complexe et je savais que je n’allais pouvoir traiter qu’une scène pour représenter l’ensemble du récit… et la scène de la fuite dans l’escalier me semblait aller de soit !
Vous devez commencer à me connaître et vous savez que j’aime bien prendre les choses à revers. Je l’ai fait avec Le petit chaperon rouge, Blanche-Neige et Cendrillon… et je n’ai pas manqué à mes habitudes avec la demoiselle à la peau de bête !
J’ai donc totalement inversé le message et la composition de la gravure. Peau d’âne n’y dévale plus les escaliers afin de fuir mais grimpe les marches. Elle n’est pas effrayée mais déterminée. Les plantes (ah les vilaines) qui voulaient s’en prendre à elles ont été tranchées et surtout… ni souillon ni princesse ne se trouve dévoilée sous la Peau d’Âne. TU VOIS LA BONNE FEE ? TU VOIS ?! C’est ça qu’il fallait faire ! Lui apprendre à affronter la vie façon Mulan, pas à marchander sa virginité ! Alors maintenant donne à ta pupille une tenue vraiment utile à mettre dans son coffre à la Discworld afin qu’elle puisse RÉGLER SES COMPTES AVEC SON PATERNEL ! TU AS DES P*TAINS DE POUVOIR MAGIQUE TU POUVAIS PAS LES UTILISER POUR AU MOINS LUI FORGER UNE CULOTTE AVEC UN CADENAS MAGIQUE ?! Et t’es une fée non ? T’aurais pas eu une copine nymphe à présenter au roi tellement bonne qu’il en aurait aussitôt oublié sa fille ? Non ? C’EST TELLEMENT MIEUX DE DEMANDER À FAIRE BUTER UN ÂNE QUI N’A RIEN DEMANDÉ.
Fée en papier mâché.
Bon… j’avoue que si on fait un gros raccourci, remplacer « Fuis pour sauver tes fesses » par « Quand t’es pas d’accord avec quelque chose, règle le à coup d’épée, en plus c’est fun, ça fait SPLORTCH » c’est pas forcément ludique. Mais ne vaut-il pas mieux se relever les manches pour tenter de garder indemne sa dignité plutôt que de partir se rouler dans la boue en attendant que les choses s’arrangent d’elle même ? Sujet à débattre.
D’ailleurs avec du recul c’est marrant mais… un personnage qui est dévoré par son passé, qui agit la nuit, qui a vu sa famille déchirée et qui possède un costume d’animal… ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?
Blague à part, j’espère que ce petit conte façon coin du feu la veille de Noël vous aura bien plu, et je vous souhaite à tous une très bonne indigest… euh de très bonnes fêtes de fin d’année ! On se retrouve dans deux jours pour un article qui sera vous le verrez, plutôt à part !
Bonsoir à tous et à toutes ! Un petit article pour vous parler du chapitre 1 de mon tout premier projet de série : Never Surrender. Cependant avant toute chose, je vous invite (tout du moins si la lecture de cet article vous intéresse vraiment) à faire connaissance avec le dit chapitre si ce n’est pas encore fait en cliquant sur ce smiley censé représenter une paire de ciseaux, mais moi j’y vois plutôt un canard de profil qui pleure à grosses gouttes (aucun rapport avec la choucroute me direz vous, mais j’trouve ça rigolo) :
Passons dès à présent au vif d’or du sujet. Never Surrender (dont le titre est directement inspiré d’une chanson de Skillet que j’affectionne énormément) était à la base mon projet de fin de troisième année. Il avait donc pour but de prouver qu’en fin de formation j’avais acquis assez d’habilité en terme de scénario et de dessin (même si je suis encore très peu satisfaite de ce côté, mais pour prendre un langage qui parlera aux plus geeks, je ne désespère pas de level up, je farm afin d’acquérir un max de XP !) pour pouvoir lancer un projet de série.
J’avais donc de base avec Never Surrender une approche très scolaire, voir même impersonnelle, cherchant davantage à parvenir à un résultat cohérent qu’à un résultat qui me plaise un minimum… mettant de côté le fait que l’un n’empêchait pas l’autre. C’est seulement une fois les bases fixées et les premiers pas patauds du scénario exécutés qu’une voix m’a effleuré l’esprit (sûrement Berlioz, il lui arrive d’être positif) : « Hey mais… c’est plutôt sympa cette affaire en fait tu trouves pas ? ». Une pensée confirmée par mon professeur qui a rapidement donné son aval pour le synopsis du projet entier. Arriva donc le moment où je finis par me dire « Bon ben, let’s go ».
Never Surrender évolue dans l’Empire de Parnassius, un continent où autoritarisme et ségrégation font loi dans un monde inspiré du 19ème siècle étatsunien. Deux espèces humanoïdes en composent la population : les Humains, mais également les Sylvaniens. Ces derniers, créatures pourvues d’oreilles à la fourrure foisonnante et d’un appendice caudal (d’une queue quoi) assortis à leur chevelure, se voient victime de l’asservissement des humains depuis la colonisation de leur terre un demi millénaire plus tôt.
Afin de conserver la suprématie de leur position sur leurs esclaves, le régime politique n’accorde aux Sylvaniens pas plus de droit civil qu’à un poivrier, autorisant quiconque possédant un Sylvanien de jouir d’un droit de vie et de mort sur son « bien ». Les Sylvaniens ne profitent ainsi d’aucun droit comme dit plus tôt, et de par ce fait d’aucune liberté ni d’aucun privilège ; sauf si ces derniers leurs sont autorisés.
Oui j’ai écrit « désertation » au lieu de « désertion »… mea culpa.
Ainsi, si certains Sylvaniens se saignent dans les mines de charbon, les champs de céréales ou les plantations d’arbres fruitiers, d’autres eux sont communément appelés « les Sylvaniens de compagnie ». Ces « élus » triés sur le volet peuvent faire office de gouvernante ou de majordome, ou parfois simplement de compagnon de sortie (dans les familles aisées, sortir en ville avec son Sylvanien de compagnie est signe de la prospérité des affaires familiales et est donc socialement très bien vu. En revanche être entouré de plusieurs Sylvaniens de compagnie peut paraître très exubérant).
Les Sylvaniens de compagnie sont en général choisis selon leur critère physique et sont les seuls de leur espèce à pouvoir régulièrement jouir d’une hygiène de vie correcte ainsi que de soins médicaux. C’est pour cette raison que le physique atypique de Destiany fait jaser les amies de Mylène ainsi que leur Sylvanien. Salica quant à lui, en plus de son apparence plaisante, sait se tenir en public, est bien vêtu et s’exprime de manière soutenue ce qui fait de lui un excellent Sylvanien de compagnie, surtout pour un homme politique dont la carrière pourrait souffrir de la présence d’un compagnon mal éduqué.
Si la majorité des Sylvaniens de compagnie semble au final trouver leur compte dans cet asservissement, toute l’espèce ne semble pas de cet avis. Du refus d’obéissance le plus timide jusqu’au soulèvement le plus organisé en passant par les mille et un essais de désertion, les tentatives se suivent, se ressemblent, et échouent. Les rebelles finissent tantôt mis à mort par leur propre propriétaire, parfois par l’armée qui a su faire de la chasse aux Sylvaniens son activité de prédilection. Comme vu dans le chapitre 1, il arrive également que certains fauteurs de trouble soit emprisonnés et lâchés dans les jeux de l’arène, sorte de Colisée de Rome made in Parnassius destinés à distraire le peuple. En bref, on y attend les prochains jeux comme certains attendent la finale de Secret Story.
Dans ce système à la mécanique si bien construite vient pourtant se greffer une troisième espèce qui vint vite compliquer la simplicité hiérarchique des espèces imposée par les Humains. En effet, bien que très rares (car en général tués à la naissance), les hybrides Humain/Sylvanien vinrent malgré eux mettre leur grain de sel dans l’ordre des choses. Mis au même rang que les Sylvaniens, les hybrides ont rarement le plaisir de pouvoir sympathiser avec les autres esclaves, ces derniers ayant grand mal à faire abstraction de la demi humanité présente en ce demi confrère. Du côté humain, il est souvent perçu comme un lourd secret honteux de famille que d’avoir vu naître un hybride dans son foyer. Mais comme pour toute chose, la rareté attise la curiosité, et certains Humains voient l’existence des Hybrides avec un œil presque amusé, même si en général ils préfèrent de loin en voir un chez leur voisin que chez eux. En clair, entre deux maux autant souffrir du moindre, il vaut mieux naître 100% Sylvanien qu’à demi.
Sur ce j’espère que ce petit article vous a plus ! Pour cette fois, je me suis uniquement concentrée sur les rapports entre Humain et Sylvanien puisque c’est ce que j’ai choisi de mettre en avant dans le premier chapitre. Je n’ai pas fais mention de certains éléments car ils n’ont été que brièvement évoqués et je n’aurais au final exécuter qu’une paraphrase de ce qui a déjà été dit dans les planches.
Je suis vraiment ravie des retours que j’ai eu et j’espère que la suite (pas encore de date de sortie définie, mais je suis déjà en train de travailler la partie scénarisée) vous satisfera. Merci encore à tous et à toutes pour votre soutien et si parmi vous certains se rendent à Art to Play ce week-end, je vous dis à dans quelques jours !
Comme je l’avais annoncé sur les réseaux sociaux, j’ai déserté le blog un petit moment histoire de pouvoir tenter de gérer les divers projets auxquelles je me trouvais mêlée. Maintenant que je vois un peu plus clair dans ce sac de nœud plutôt prometteur, je vous annonce avec une allégresse non dissimulée que pendant ma brève retraite, j’ai officiellement été diplômée par l’école A.A.A pour avoir terminé avec succès le cursus de formation de mangaka !
Alors certes, c’est certainement pas ce bout de papier qui fait de moi une authentique mangaka. Je le reconnais, c’est pas cette feuille volante qui m’ouvrira la porte de n’importe quelle maison d’édition. Et oui si j’me retrouve au chôm’du c’est pas ça qui va me sortir d’affaire mais… J’ai envie de dire Alea jacta est (« le sort en est jeté » au cas où il y en a parmi vous qui n’ont pas lu Astérix quand ils étaient marmots).
Même si ma situation actuelle n’est pas encore tout à fait stable, j’ai enfin trouvé ce qui me faisait défaut jusqu’à présent. J’ai maintenant des projets qui tiennent la route, de la reconnaissance de la part des quelques structures pour qui j’ai travaillé en tant qu’intervenante (j’apprends à des p’tits piou piou à dessiner des mangas, et franchement ça donne la banane quand un gamin vient te remercier avec le regard pétillant à la fin de l’atelier) et surtout, j’ai le désir d’aller de l’avant.
En effet, cette école ne m’a pas seulement appris à tracer des cases et à les remplir. Elle m’a amené à donner de la consistance à mes ambitions et à croire en elles. De rendre envisageable les rêves d’adolescent abstraits, à transformer les « pourquoi pas » en « évidemment ». Cette formation m’a permis de ressusciter une croyance que je pensais enterrée depuis longtemps, la croyance de l’existence de mon potentiel.
Alors oui, je sors de ces 3 ans de formation avec encore bien des lacunes, et beaucoup me tiendront sûrement en guise de discours : « Mais si tu n’as pas encore le niveau digne des mangakas professionnels, n’as tu pas l’impression d’avoir perdu 3 ans de ta vie là bas ? Ne penses tu pas que tu aurais mieux fait d’aller toquer à la porte d’une autre école ? ». A ces personnes, je conseillerai seulement de reprendre la lecture depuis le début de l’article et de faire l’effort de se montrer plus attentif.
Voilà, je me retrouve à présent à troquer mes niaises rêveries contre un fort désir de tenter l’aventure à laquelle j’ai été préparé. Et comme je l’ai promis à l’une de mes senpai, il est hors de question que je ne me perde en route.
Je tenais au passage à remercier tout les élèves de l’AAA avec qui j’ai vécu ce voyage initiatique ! Au delà des deadlines serrées et des passages au tableau angoissants, je me rappelerai des MacDo un peu trop omniprésents, des parties de Loup-garou à ne plus en finir et de la raclée que j’vous ai foutu au lazer game (sans rancune °^°/).
Et je remercie également Kaori Yoshikawa, sans qui je serais encore perdue à l’heure où j’écris ces mots.
Je me dois de dire la vérité aux non cosplayeurs… Nous autres pratiquants de la réalisation de costume de fiction ne possédons pas de cocon pour passer à notre guise de l’état de larve à celui d’étincelant papillon. Nous n’avons pas suivi de cours de métamorphose avec le Professeur McGonagall et nous ne sommes pas des magical girl/boy. C’est un fait, nous ne passons pas du statut d’individu lambda à celui de décor sur pattes des allées de Japan Expo et autre Paris Manga en l’espace de trois battements de cils… pour en arriver là, il y a la préparation pré convention.
Le costume, la perruque, le maquillage et parfois même des lentilles de contacts, des faux cils, des prothèses ou du body paint… le matin du salon tant attendu nous sommes là à nous parer des résultats de notre dur labeur, croisant doigts et orteils afin qu’aucune couture ne se suicide à la dernière minute, pour que la colle chaude qui maintient les accessoires en l’état reste bien fidèle au poste…
Et te voilà devant ton miroir, tentant de persuader ta seconde lentille d’adhérer à ton oeil en te demandant au juste ce que cette journée apportera à ta vie? Pourquoi n’es tu pas en train de te payer le luxe d’une bonne grasse matinée après une intense nuit de couture de dernière minute? Pourquoi au lieu de cela t’es tu levé à 5 heures du matin pour te peinturlurer la figure? Et pourquoi s’infliger une fois de plus l’affreux supplice du filet à cheveux qui compressera ta tignasse sous une perruque qui sera emmêlée au bout d’une heure alors que tu l’as coiffé la veille? Peut-être même es tu dans les vestiaires du salon, voyant par ci par là tes camarades de cosplay aux cernes que le Saint Make up saura dissimuler, insultant la maman d’on ne sait qui car une pièce de son cosplay à trouver ça cool de faire bande à part du reste du costume à la dernière minute. Tu pourras même en apercevoir certains de tes frères ou soeurs d’armes, armés de bobine de fil et pistolet à colle, finissant la moitié de leur costume sur place.
Ô toi visiteur de convention japanime qui t’émerveille devant l’élégance, le sex appeal ou le charisme des cosplayeurs qui t’entourent, je te conseille fortement de ne jamais t’aventurer dans les vestiaires qui font office de quartiers à ces forts étranges créatures (déjà qu’est-ce que tu irais foutre là bas?). A toi de voir ensuite si tu veux que le charme soit rompu ou non!
Dans la mesure du possible d’ailleurs, je fais en sorte de mettre en marche mon processus de transformation au sein de mon doux domicile… on se demande bien pourquoi!
Eh bien oui, tu te dis qu’au final ça valait totalement le coup de sacrifier ta grasse matinée traditionnelle du week-end.
Sailor Saturne du manga Sailor Moon est sûrement mon cosplay préféré. Elle n’est pas forcément agréable à enfiler mais un vrai bonheur à porter!
Si vous souhaitez voir des photos de ce costume, je vous renvoie ici => \o/
Il était pour moi tout simplement IMPENSABLE que je tienne un blog sans mentionner ne serait ce qu’une seule fois ce long métrage d’animation. Et pensez bien que la phrase précédente sous entend très clairement que ce n’est sûrement pas la dernière fois que vous aurez l’occasion de lire sur le sujet avec moi.
L’étrange Noël de Mr Jack (The Nightmare before Christmas dans la version originale…. et nom de Dieu ce titre pète la classe y’a pas à dire) est un long métrage d’animation en stop motion de la licence Disney. Il a été réalisé par Henry Selick (connu pour être également le papa de James et la pêche géante ou encore de Coraline. Coraline qui par ailleurs est un film qui mériterait également un article tellement je le trouve excellent) et scénarisé et designé par Tim Burton (veuillez insérer ici le pire cri de fangirl qui vous puissiez imaginer et multipliez le par 10). Burton est principalement connu pour les longs métrages d’animation Les noces funèbres et Frankenweenie, mais également pour sa carrière de cinéaste avec Edward aux mains d’argent (on en reparlera), Sleepy Hollow, Charlie et la chocolaterie, Sweeney Todd ou encore Alice au pays des merveilles (oui je n’ai pas cité Dark Shadows… je suis loin de détester ce film, mais c’est limite avec honte que je le reconnais comme étant un Burton. Ne me jugez pas. On fait tous des erreurs ok ?), c’est également un artiste touche à tout, peintre, poète… bref, je vous parlerais davantage de cet homme dans d’autres articles sur le sujet.
Pour la petite histoire, le récit de Jack et de ses comparses de la ville d’Halloween est née de l’imagination de Burton alors que celui-ci travaillait encore pour les studios Disney. Le roi des citrouilles aux allures d’épouvantail n’était alors que le héros d’un poème couché sur un coin de papier. Disney découvrit les griffonneries de son employé (ce mot n’existe pas, je sais) et finance le projet. Burton étant très occupé par le tournage du très attendu Batman le défi, il ne peut assurer la réalisation du nouveau bébé et en confie la charge à Henri Selick (quand on sait que c’est par obligation professionnelle que Burton a dû abandonner la réalisation de L’étrange Noël, c’est un peu épuisant de voir gueuler au scandale par rapport à légitimité de la paternité de Burton pour son premier long métrage d’animation. Il partage tout simplement cette légitimité avec Selick qui a fait un travail extraordinaire).
Pour ceux qui ne connaissent pas le pitch… je vous somme d’aller le voir le film, immédiatement, tout de suite, pronto.
Et si vous avez la flemme (déjà sachez que c’est criminel) voici un bref résumé :
Jack Skellington l’épouvantail squelettique répand sur son passage frisson et lamentation, confirmant sa position de coqueluche de la ville d’Halloween depuis des temps immémoriaux. Lassé de ce succès redondant, Jack quitte la ville et découvre la bourgade Christmas Town. Epoustouflé par l’aspect festif et chaleureux de l’endroit, Jack décide de faire découvrir le concept de Noël aux autres habitants de la ville d’Halloween. L’intérêt de Jack pour Noël tournera à la fascination, puis à l’obsession, le poussant à vouloir lui même organiser la fête du 25 décembre cette année (en même temps faut le comprendre, il a rien à faire jusqu’au prochain 31 octobre…). Cependant, l’idée que se fait un Roi d’Halloween de la fête de Noël est à des années lumières de la réalité, et Jack découvrira à ses dépends que n’est pas Père Noël qui le veut.
Pour cet article, je ferais l’impasse sur le personnage de Jack Skellington, malgré toute l’affection que j’ai pour ce dernier. Il est maintenant temps de mentionner l’un des personnages féminins que je préfère toutes fictions confondues. Je vais donc parler de l’un des meilleurs personnages que Tim Burton n’ai jamais créé à mes yeux : Sally.
Sally est physiquement parlant une sorte de mélange entre la poupée Chucky, le monstre de Frankenstein et Willow dans Buffy contre les vampires. Création du Dr Finkelstein, le scientifique fou de la ville d’Halloween, Sally souhaite jouir d’indépendance et de liberté mais son maître ne tolère pas ses écarts, préférant la voir rester une sage et docile poupée de chiffon.
Sally se révèle vite être profondément amoureuse de Jack Skellington. Sûr de lui, charismatique, doué d’un sacré bagou et toujours prêt à prendre son destin entre ses mains squelettiques, il est à l’inverse de Sally. En effet cette dernière est discrète, s’exprime en général à voix basse, se déplace avec une démarche incertaine et est condamné à laisser son créateur prendre des décisions pour elle.
Cependant, malgré une fascination évidente, Sally ne semble à aucun moment être abrutie par une prise de partie façon fangirl de l’extrême (contrairement aux vampires qui agissent en groupies avec le Roi des citrouilles au début du film). Se contentant de l’admirer de loin, elle soutient son aimé avec une dévotion sans faille (comme dans la scène où elle s’échappe de sa chambre pour envoyer des vivres à Jack alors que celui ci se laisse aller tellement ses expériences sur Noël sont prenantes).
Mais loin de la perte de pragmatisme qui accompagne en général les sentiments amoureux, Sally est la seule à comprendre que les ambitions de Jack sont néfastes pour lui et tentera de lui faire entendre raison. La poupée rousse prend ainsi le risque de décevoir l’être aimé, agissant dans son dos lorsqu’elle comprend qu’il est impossible de faire entendre raison à Jack (comme en tentant de saboter le départ en traineau).
La superbe chanson qu’est la Complainte de Sally (bon dieu que j’aime ce passage) est très révélatrice sur ce sujet : la poupée de chiffon n’est pas amoureuse de la prestance de Jack, de sa capacité à effrayer les âmes les plus hardies ou de tout autre critère étant à l’origine du titre de Roi des citrouilles de Jack. Elle aime ce dernier pour ce qu’il est et accepte avec humilité de n’être qu’un visage parmi tant d’autre dans la foule de ses admirateurs, acceptant d’être condamnée à un amour à sens unique jusqu’à la fin de son existence.
On peut ainsi percevoir Sally comme une sorte d’allégorie de la raison de Jack. Il ne l’écoute plus une fois son obsession pour Noël bien installé dans son crâne et ne lui accordera sa totale confiance qu’après avoir compris l’ampleur de ses erreurs. C’est alors revenue à la lucidité en effet qu’il apercevra Sally comme il ne l’avait jamais vu jusqu’alors. En effet, il offre à Sally la récompense à sa loyauté, son courage, sa sincérité, son humilité, sa lucidité et sa dévotion : l’amour que Sally espérait selon elle en vain.
Afin de faire honneur à ce personnage fascinant et complexe ainsi qu’à l’univers de Burton qui a su me séduire depuis 15 ans, j’ai voulu tenter un style de dessin se rapprochant de celui du cinéaste sans pour autant faire des infidélités à ma patte. J’ai ainsi opté pour un dessin en 3 plans, chacun étant plus ou moins détaillé selon sa profondeur. Au premier plan on retrouve une Sally avec la chevelure au vent comme dans la chanson d’ouverture du film (je ne vous raconte même pas combien de temps ça m’a pris pour encrer ses cheveux…), le chat présent dans La complainte de Sally ainsi que quelques chardons (le chardon étant la plante qui semble représenter Sally tout au long du film). Au second nous avons le cimetière ainsi que la racine en spirale sur laquelle Jack et Sally se promettent un amour éternel pour rappeler la récompense finale de Sally. En enfin au dernier plan nous retrouvons tout en plat de noir les silhouettes typiques des bâtisses de la ville d’Halloween pour donner une impression de profondeur au dessin. Je voulais une illustration représentant la pureté des sentiments de Sally tout en restant fidèle à l’atmosphère que Burton a su influer à ce film.
C’était la première fois que je prenais mon courage en main pour saisir mes crayons et mes plumes afin de tenter de faire honneur à Tim Burton. Il est en terme de source d’inspiration une présence très importante parmi mes diverses influences, et je pense que si Mr Burton n’avait pas existé, je n’aurais jamais dessiné comme je le fais actuellement. Vous auriez eu des bonhommes correctement proportionnés plutôt que les grandes perches filiformes que j’vous propose… à vous de juger si ça aurait été mieux ou non !
En parlant de Burton, je m’apprête à connaître un Nirvana sans nom samedi prochain. Danny Elfman, je vous aime.